En Normandie, 150 vestiges du Débarquement découverts
En Normandie, 150 vestiges du Débarquement découverts
Le Monde.fr avec AFP
Les épaves ont été recensées dans le cadre d’une campagne d’inventaire liée à la candidature des plages de Débarquement à l’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Statue du soldat américain Richard D. Winters, de l’Easy Compagny du 506 Parchute Infantry Regiment de la 101st Airborne Division, « dédiée à tous ceux qui ont ouvert le chemin de la liberyé du jour j », le long de la D913, dans le Calvados, en Normandie. / GUILLAUME HERBAUT POUR « LE MONDE »
Dans un mois sera célébré le 75e anniversaire du débarquement des alliés en Normandie. Alors que les tout derniers témoins de la journée historique du 6 juin 1944 disparaissent, les archéologues du ministère de la culture ont annoncé vendredi 3 mai avoir recensé 150 épaves coulées lors de ce tournant majeur de la seconde guerre mondiale.
Chars amphibies, dragueurs de mines ou vestiges de ports artificiels ont été repérés de Ouistreham, où se trouve « Sword Beach », la plage du Débarquement située le plus à l’est, dans le Calvados, à Sainte-Marie-du-Mont qui abrite « Utah Beach », la plus à l’ouest, dans la Manche, au cours d’une campagne d’inventaire lancée en 2015 dans le cadre de la candidature des plages du Débarquement à l’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Parmi ces vestiges figurent « 17 navires de guerre, 62 épaves de navire de transport ou de commerce réquisitionnés en 1944, 29 blindés, deux ports artificiels et 24 restes disséminés de ces ports », a détaillé Cécile Sauvage, archéologue du département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines du ministère.
Candidature examinée en juillet
L’équipe de Mme Sauvage a par ailleurs effectué une quarantaine de plongées pour obtenir des précisions sur le type de matériel présent sous l’eau. Parmi les épaves les mieux conservées, on trouve « au milieu de la baie de Seine un remorqueur de 37 mètres de long qui est complet », a expliqué la scientifique.
« Les épaves les mieux conservées sont celles qui sont le plus au large. Près des côtes, elles ont été ferraillées après la guerre par des entreprises incitées à récupérer le métal alors que ces vestiges constituaient une gêne pour la navigation », note Mme Sauvage. Parmi les plus grandes épaves, on relève des navires, incomplets car torpillés, de 150 mètres de long qui transportaient des troupes ou des chars.
La dernière campagne d’inventaire a eu lieu du 8 au 26 avril à bord de l’André-Malraux, le navire amiral de l’archéologie sous-marine, avec à son bord 13 personnes dont 5 archéologues. C’est en juillet que la candidature des plages du Débarquement doit être examinée par l’Unesco.