La lanceuse d’alerte de WikiLeaks Chelsea Manning sort de prison
La lanceuse d’alerte de WikiLeaks Chelsea Manning sort de prison
Le Monde.fr avec AFP
Elle était détenue aux Etats-Unis depuis deux mois pour avoir refusé de témoigner contre le fondateur de l’organisation, Julian Assange.
Chelsea Manning en mai 2018. / Markus Schreiber / AP
L’ex-analyste militaire américaine Chelsea Manning, détenue depuis deux mois pour avoir refusé de témoigner contre le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, a été libérée jeudi 9 mai, a annoncé son groupe de soutien.
Le 8 mars, elle avait été incarcérée pour outrage à la justice après avoir refusé de témoigner devant un grand jury chargé d’enquêter sur WikiLeaks et son fondateur, à qui elle avait transmis en 2010 une masse de documents confidentiels. Sa libération est intervenue à l’expiration des soixante-deux jours de détention que lui avait infligés le grand jury, a expliqué son groupe de soutien, The Sparrow Project.
« Malheureusement, avant même sa sortie, Chelsea a reçu une nouvelle citation à comparaître. Ce qui signifie qu’elle doit se présenter devant un autre grand jury le jeudi 16 mai », a indiqué The Sparrow Project. « Chelsea va continuer de refuser de répondre aux questions », ce qui pourrait lui valoir de retourner derrière les barreaux, a ajouté le groupe de soutien. Outils-clés de la justice américaine, les grands jurys, collectifs de citoyens tirés au sort, sont chargés d’enquêter dans la plus grande confidentialité dans le cadre des affaires pénales fédérales les plus sérieuses.
Déjà emprisonnée sept ans
Le 11 avril, Julian Assange a été arrêté à l’ambassade d’Equateur à Londres, où il était réfugié depuis sept ans, à la suite d’une demande d’extradition des Etats-Unis. Dans la foulée, le ministère américain de la justice a révélé que l’Australien de 47 ans avait été inculpé un an plus tôt par le grand jury devant lequel Chelsea Manning a refusé de témoigner.
Mme Manning avait été condamnée en 2013 à trente-cinq ans de prison par une cour martiale pour la fuite d’environ 750 000 câbles diplomatiques et informations militaires, qui avait plongé les Etats-Unis dans l’embarras. Sa peine avait été commuée par le président Barack Obama et elle avait été libérée en mai 2017 après sept ans de prison.