Les urgences écologiques sur la scène du think tank We Love Green & « Le Monde »
Les urgences écologiques sur la scène du think tank We Love Green & « Le Monde »
Climat, biodiversité, modes de vie… En marge du festival de musique, « Le Monde » et We Love Green organisent des débats autour des enjeux environnementaux, les 1er et 2 juin, au bois de Vincennes, à Paris.
Nakabuye Hilda Flavia sur les bords du lac Victoira, à Kampala. / Frederic NOY pour «Le Monde»
C’est une rencontre inédite entre un festival de musiques actuelles et la rédaction du Monde qui doit avoir lieu samedi 1er et dimanche 2 juin, au bois de Vincennes, dans le cadre de We Love Green. Cet événement pionnier en France minimise son impact sur l’environnement en faisant le choix de s’approvisionner en énergies exclusivement renouvelables (générateurs de source photovoltaïque ou alimentés par des agrocarburants, prototype de générateur à hydrogène) et de respecter les principes de l’économie circulaire (zéro plastique à usage unique, valorisation des déchets, restauration locale et bio).
Pour la première fois dans l’histoire de ce jeune festival, né en 2011, des journalistes du Monde vont donc investir la scène du think tank, l’espace de débats imaginé par les concepteurs de We Love Green, pour sensibiliser le grand public aux enjeux écologiques, économiques et sociétaux.
Ces questions, qui irriguent quotidiennement les pages Planète du quotidien et Le Monde.fr, nourriront, tout au long du week-end — parallèlement à la cinquantaine de concerts à l’affiche de cette huitième édition —, les échanges du think tank. Or, les sujets ne manquent pas : changement climatique, déclin de la biodiversité, dégradation des terres, gaspillage, pollution… Les motifs d’inquiétude sur le piètre état de la planète s’amoncellent. En d’autres mots, ça débloque !
Des invités venus du Grand Nord ou d’à côté
On savait déjà que le dérèglement climatique avait notamment pour effet d’accélérer la fonte des calottes glaciaires : une étude parue lundi 20 mai envisage une montée des eaux qui pourrait atteindre jusqu’à 2,4 mètres à la fin du siècle dans le pire scénario. Avec des conséquences majeures pour l’humanité. La trajectoire actuelle des émissions de gaz à effet de serre conduit à un réchauffement insoutenable de près de 5 0C à l’horizon 2100.
Le sort des espèces animales et végétales est tout aussi alarmant. Un million d’espèces, soit une sur huit, risquent de disparaître à brève échéance de la surface de la Terre ou du fond des océans, ont alerté, le 6 mai, les experts de la biodiversité réunis à Paris, enjoignant aux gouvernements et aux peuples de réagir.
Puisqu’il « n’est pas trop tard pour agir », comme le concluent malgré tout les scientifiques dans leur rapport, la situation peut encore se décoincer, à condition d’y mettre sans tarder des forces et des moyens financiers. C’est ce que viendront également raconter les invités du think tank Le Monde & We Love Green, porteurs d’initiatives locales ou de solutions plus globales.
Dans le Grand Nord canadien, la militante inuit Sheila Watt-Cloutier observe, jour après jour, les bouleversements engendrés par le changement climatique et défend le mode de vie des peuples indigènes. En Amérique du Sud, l’avocat équatorien Pablo Fajardo se bat depuis plus de vingt-cinq ans, au côté de 30 000 villageois, pour faire reconnaître les dégâts du géant du pétrole Chevron-Texaco, responsable de la plus grave catastrophe pétrolière continentale de l’histoire.
Tous deux prendront la parole pendant le festival, tout comme la jeune Ougandaise Hilda Flavia Nakabuye, figure de proue de la jeunesse africaine mobilisée sur l’environnement, et bien d’autres invités, youtubeurs, militants, chercheurs, entrepreneurs, collégiens, citoyens…
L’ambition de cette première rencontre entre Le Monde et We Love Green est aussi d’engager la discussion sur nos comportements individuels, pas toujours vertueux, face à l’urgence planétaire.
Au programme du think tank We Love Green & « Le Monde »
Samedi 1er juin
« Qu’est-ce qui débloque ? Pourquoi le cerveau humain nous pousse-t-il à détruire la planète ? », avec Sébastien Bohler, neuroscientifique ; Simon Roger, journaliste au Monde.
« Marches, grèves scolaires… Nous sommes la « génération climat ! », avec Hilda Flavia Nakabuye, militante écologiste ougandaise de 22 ans, à l’initiative de Youth for Climate ; Clément Sénéchal, porte-parole de Greenpeace France ; Vincent Verzat, Youtuber et militant – Partager, C’est Sympa ; Martial Breton, étudiant à AgroParisTech et coordinateur de Youth for Climate France ; Audrey Garric, journaliste au Monde.
« La pollution plastique : nouvelle menace, nouvelle bataille », avec Mohamed Oussama Houij, 300 km contre la pollution (Tunisie) ; Lefteris Arabakis, directeur d’Enaleia, école de formation à la pêche écologique (Grèce).
Carte blanche à l’Earth Institute de Columbia « Etudier le climat au pays de Donald Trump », avec Alessandra Giannini, chercheuse au Columbia Earth Institute ; Marta Torre-Schaub, juriste, directrice de recherche au CNRS, fondatrice et directrice du réseau Droit et climat et du colloque ClimaLex.
« Désobéissance civile : quelles stratégies pour l’action climatique ? », avec Kumi Naidoo, secrétaire général d’Amnesty International, ex-directeur de Greenpeace et ex-militant antiapartheid auprès de Nelson Mandela (Afrique du Sud) ; Rémi Barroux, journaliste au Monde.
« Biodiversité : une espèce sur huit, animale et végétale, est en danger de mort. Comment enrayer le déclin ? », avec Dominique Bourg, philosophe et président du conseil scientifique de la Fondation pour la nature et l’homme ; Marc Jeanson, botaniste et agronome ; Rémi Barroux, journaliste au Monde.
« Douze familles réparties sur le globe, trois générations : le changement climatique impacte nos vies quotidiennes », avec Samuel Turpin, journaliste-photographe fondateur du projet Human Climate Change Stories ; Simon Roger, journaliste au Monde.
Dimanche 2 juin
Carte blanche à Cyril Dion : « Plutôt que regarder le monde s’effondrer, changeons-le ! », avec Cyril Dion, auteur et réalisateur du film Demain ; Cécile Bouanchaud, journaliste au Monde.
« 30 000 villageois d’Equateur face à la puissance pétrolière », avec Pablo Fajardo, avocat équatorien de la class action contre Chevron-Texaco pour désastre écologique en Amazonie ; Stéphane Mandard, journaliste au Monde.
« Si le climat était une banque, on l’aurait déjà sauvé », avec Pierre Larrouturou, économiste, à l’initiative d’un projet de Banque européenne pour le climat ; Marie Charrel, journaliste au Monde.
« Arctique : le droit au froid ! Le combat d’une femme pour protéger sa culture et la planète », avec le témoignage exceptionnel de Sheila Watt-Cloutier, écrivaine inuite et militante environnementale ; Gaëlle Dupont, journaliste au Monde.
« La transition écologique, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ? », avec Damien Carême, maire de Grande-Synthe, à l’initiative d’une plainte contre l’Etat pour inaction climatique ; Le Lobby de Poissy, des enfants engagés pour sauver la planète ; Fanny Giansetto, « L’affaire du siècle » ; Patricia Jolly, journaliste au Monde.
« Qui tient la mer… tient le monde », avec Claire Nouvian, lauréate du Prix Goldman pour l’environnement et fondatrice de Bloom ; Jérôme Delafosse, chef d’expédition d’Energy-Observer, le bateau à hydrogène ; Martine Valo, journaliste au Monde.