Les mariages d’enfants concernent aussi des millions de garçons
Les mariages d’enfants concernent aussi des millions de garçons
Environ 115 millions de garçons et hommes dans le monde sont recensés comme ayant été mariés alors qu’ils étaient enfants, selon un premier recensement de l’Unicef.
Ce sont les toutes premières estimations du phénomène : environ 115 millions de garçons et hommes dans le monde sont recensés aujourd’hui comme ayant été mariés alors qu’ils étaient enfants, affirme vendredi 7 juin l’Unicef, le fonds onusien pour l’enfance, dans une première analyse de 82 pays. Ce chiffre porte à 765 millions le nombre total d’enfants, filles et garçons, mariés avant d’avoir atteint l’âge adulte, précise le communiqué de l’Unicef.
Sur les 115 millions de garçons et d’hommes recensés, un enfant sur cinq – soit 23 millions d’individus – a été marié avant l’âge de 15 ans, précise l’étude de l’organisation. Le mariage de garçons est notamment constaté en Afrique subsaharienne, en Amérique latine et dans les Caraïbes, en Asie du Sud et de l’Est, et dans le Pacifique, ajoute-t-elle.
Enfances volées
« Ces mariages ont volé leur enfance », dénonce dans le communiqué la directrice générale de l’Unicef, Henrietta H. Fore :
« Les mariés sont obligés d’assumer des responsabilités d’adulte pour lesquelles ils peuvent ne pas être prêts. Les mariages précoces entraînent une paternité précoce et, avec elle, une pression supplémentaire pour créer une famille, réduisant ainsi les possibilités d’éducation et d’emploi. »
Selon l’étude, la Centrafrique a le plus haut taux de garçons mariés (28 %), devant le Nicaragua (19 %) et Madagascar (13 %). Les filles restent les premières concernées par les mariages d’enfants, rappelle l’Unicef. Alors que plusieurs études existent sur ce mariage des filles, peu de recherches avaient été faites jusqu’à présent sur celui qui touche des garçons, note le communiqué.
« Marier des garçons et des filles pendant leur enfance va à l’encontre de la Convention sur les droits des enfants » adoptée il y a trente ans, fait valoir Mme Fore. En s’appuyant sur la recherche et des investissements, « nous pouvons mettre fin à cette violation », espère-t-elle.