La gazette de la Coupe du monde féminine : combattantes, retrouvailles et chorale
La gazette de la Coupe du monde féminine : combattantes, retrouvailles et chorale
Par Clément Martel
Alors que les Bleues ont remporté leur seconde victoire d’affilée, les Brésiliennes et les Australiennes se rencontrent à nouveau, comme lors des trois précédentes éditions.
C’était hier
Quand tu sais qu’on t’a tiré une épine du pied. / CHRISTOPHE SIMON / AFP
France - Norvège (groupe A) : 2-1. Elles ne sont pas passées loin de la désillusion. Après une première rencontre maîtrisée face à de faibles Coréennes, les Bleues affrontaient l’écueil norvégien, mercredi 12 juin à Nice. Après une première période engagée mais pauvre en occasions, les Françaises ont frappé les premières, par Valérie Gauvin dès la reprise. Mais moins de dix minutes plus tard, Wendie Renard, héroïne du match précédent (deux buts), les faisaient trébucher. Un but contre son camp de la défenseure française a permis aux Norvégiennes d’espérer. Avant de déchanter. Combattantes et de retour à l’attaque, les Bleues ont pris l’avantage grâce à une intervention de la VAR (vidéo arbitrage), sanctionnant une faute norvégienne dans la surface. Transformé par Le Sommer, le penalty a permis aux joueuses de Corinne Diacre de remporter leur seconde victoire de la compétition, et de lorgner les huitièmes de finale.
Nigeria - Corée du Sud (groupe A) : 2-0. Les excuses sont à la mode dans ce Mondial. Après la sélectionneuse thaïlandaise, qui a présenté les siennes, mardi, après la déroute de son équipe contre les Américaines (0-13), au tour du sélectionneur coréen de « [s]’excuser auprès de [ses] supporteurs car nous n’avons pas été à la hauteur. » Battues par le Nigeria (2-0), les « guerrières Taegeuk » sont aux portes d’un retour au pays. En dépit de la possession de balle et de plusieurs occasions, les Sud-coréennes ont cédé face au réalisme de la meilleure nation africaine. Un but contre son camp de Do-Yeon Kim a permis aux « Super Falcons » de prendre l’avantage (28e), avant de clore la marque grâce à un très beau but d’Asisat Oshoala (75e). Avec une victoire et une défaite, les Nigerianes peuvent encore espérer se hisser en huitièmes.
Allemagne - Espagne (groupe B) : 1-0. Et à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne. Même chez les femmes, l’adage se vérifie, et l’équipe d’Espagne en a fait l’amère expérience. Dominatrices en première période, les coéquipières de Hermoso ont buté sur une Mannschaft solide. Après une entame de match un peu laborieuse, l’Allemagne, toujours privée de sa star Dzsenifer Marozsan (fracture d’un orteil), a ouvert le score en fin de première période par Sara Dabritz (42e). Si elles auraient pu aggraver la marque en fin de rencontre, ce but a suffi aux Allemandes pour s’assurer de leur seconde victoire en autant de matchs et prendre la tête du groupe.
C’est aujourd’hui
Australie - Brésil (Groupe C, 18 heures à Montpellier). Comme on se retrouve. Pour la quatrième édition consécutive, le Brésil et l’Australie vont croiser le fer au Mondial. Une rivalité qui remonte à 1988, assez largement dominée par les Matildas depuis quelques années. Après leur défaite face à l’Italie, les Australiennes sont dos au mur : si elles ne poursuivent pas leur série de quatre victoires face aux Brésiliennes, leur compétition risque de s’achever prématurément. Vainqueures de leur rencontre inaugurale, les coéquipières de Marta, toujours incertaine, entendent inverser la tendance.
Afrique du Sud - Chine (Groupe B, 21 heures à Paris). La Chine va-t-elle prolonger le triste bilan des nations asiatiques quasiment éliminées dès le deuxième match ? Défaites mais auteures d’une performance solide face à l’Allemagne, les « Roses d’acier » entendent l’emporter face à l’Afrique du Sud. Après avoir commis de nombreuses erreurs aux abords de leurs buts, sanctionnées par l’Espagne, les Banyana Banyana sont, elles, déterminées à jouer leur jeu, fait de contre-attaques menées tambour battant par des ailières vivaces. Malheur aux vaincues.
C’est vu
C’est un chant pour le moins éloigné de ceux qu’entonnent les tribunes d’ordinaire. Au cours de Suède - Chili, mardi, l’hymne des femmes a résonné dans le Roazhon Park de Rennes. Dans les tribunes, six cents choristes de la compagnie Dicilà ont entonné en chœur « des chants féministes et des gospels américains pour les droits civiques et humains dans leur globalité ».
Et quand les tribunes sont à nous, on entend L’hymne des femmes: “Ensemble on nous opprime, les femmes, ensemble ré… https://t.co/HALYML22oK
— MenilFCfem (@MFC 1871 Féminines)
Validée par la FIFA, la performance a permis à beaucoup des chanteurs de découvrir l’ambiance d’un stade en assouvissant leur passion. « Beaucoup ne sont jamais allés au stade et nous ont dit “c’est super, c’est l’occasion” », relate la coordinatrice du projet, Anaïs Briand, dans Ouest France. Si la rencontre a été interrompue en raison de fortes pluies en fin de partie, la chorale avait achevé son concert depuis belle lurette et ne peut être incriminée.
C’est dit
« Si je peux gagner, elles le peuvent aussi. Elles doivent juste aller au combat en équipe. Je suis venue leur montrer qu’on est derrières elles. »
Un encouragement de championne. Après avoir remporté le 2 000 m du meeting (indoor) de Montreuil, l’athlète sud-africaine Caster Semenya est venue en voisine soutenir ses compatriotes, qui préparaient leur seconde rencontre face à la Chine. Si on voit les Banyana Banyana enchaîner les 800 m lors du match, ne cherchez plus, elles auront été inspirées par la médaillée olympique.
Gues WHAT!!The🦊meets the🐍..We never Die#Fox19🦊..Thank you for Coming @caster800m 🇿🇦🇿🇦🇿🇦I'll put my ARMOR on and… https://t.co/t74dE5xrlu
— Kholosa_Biyana (@Kholosa_Biyana)
C’est entendu
Certains Américains ne lâchent pas le morceau. Oui, leur équipe nationale s’est imposée sur une marque record (13-0) face à des Thaïlandaises n’ayant pas vu le jour. Oui, mais voilà, pour certains de leurs compatriotes, les championnes du monde en ont trop fait dans leurs célébrations. A commencer par Hope Solo, ancienne gardienne américaine, qui a regretté, dans sa chronique au Guardian, que « certaines joueuses aient passé beaucoup de temps à réfléchir à leur célébration (de but). Ce n’est pas toujours nécessaire. On n’a pas encore gagné la Coupe du monde. »
Megan Rapinoe avait-elle le droit de célébrer son but ? / Alessandra Tarantino / AP
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