18 policiers de la BAC Nord de Marseille renvoyés devant le tribunal correctionnel
18 policiers de la BAC Nord de Marseille renvoyés devant le tribunal correctionnel
Le Monde.fr avec AFP
En octobre 2012, une enquête de l’IGPN avait mis au jour des vols de stupéfiants réalisés par les policiers en exercice. Le procureur de l’époque avait parlé de « gangrène ».
Sept ans après la dissolution de leur équipe, dix-huit policiers de l’ex-BAC des quartiers nord de Marseille ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel, lundi 17 juin, notamment pour vols aggravés. L’instruction, bouclée en janvier, avait mis au jour « la réalisation systématique d’infractions pénales, allant bien au-delà d’un simple laisser-aller professionnel ou d’un manque de rigueur » chez ces dix-huit anciens de la brigade anticriminalité, dont plusieurs ont fait deux mois de détention provisoire au début de l’affaire.
La justice reproche à la plupart d’entre eux des vols en réunion de drogue, de cigarettes ou d’argent à des revendeurs, en marge d’interventions dans les quartiers nord de la cité phocéenne.
En octobre 2012, après des mois d’écoutes, une enquête de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait pointé du doigt une trentaine de policiers et le procureur avait alors parlé de « gangrène ». Dans la foulée, sept fonctionnaires de police étaient écroués et le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, avait prononcé la dissolution de l’équipe de jour.
Sanctionnés par leur hiérarchie
« Chaque opération » des trois groupes de la Bac Nord mis en cause était devenue « prétexte, soit à l’attribution de produits en vue d’une éventuelle rémunération d’informateurs officieux, soit à un enrichissement personnel », selon l’instruction. Cependant, le magistrat instructeur n’a finalement pas retenu la circonstance aggravante de « bande organisée ». Faute de preuve, il a également abandonné les poursuites pour « violences volontaires ».
Lors des perquisitions, la police des polices avait découvert de l’argent liquide et des barrettes de cannabis au domicile de certains policiers. Les « bœuf-carottes » en avaient également décelé jusque dans les faux plafonds des douches et des vestiaires de ces unités.
Déjà sanctionnés par leur hiérarchie, trois policiers ont été révoqués, l’un a été rétrogradé, les autres ont écopé de suspensions allant jusqu’à deux ans, dont une partie avec sursis, ou de blâmes.