Plus de 400 personnes saisissent la justice contre les compteurs Linky
Plus de 400 personnes saisissent la justice contre les compteurs Linky
Le Monde.fr avec AFP
Le tribunal de Nanterre, saisi par près de 430 personnes, rendra sa décision le 2 août.
Linky, ce « compteur intelligent », dont l’installation est pilotée par Enedis, qui permet de relever à distance et en direct la consommation en électricité des clients / DAMIEN MEYER / AFP
Environ 430 personnes ont saisi la justice à Nanterre (Hauts-de-Seine) lundi 24 juin pour empêcher la pose de compteur Linky à leur domicile ou demander à ce qu’il soit retiré. Ce « compteur intelligent », dont l’installation est pilotée par Enedis et qui permet de relever à distance et en direct la consommation en électricité des clients, fait l’objet de polémiques récurrentes depuis son déploiement en 2015.
Vingt-deux procédures en cours
Devant le tribunal de Nanterre, Me Corinne Lepage et Me Christophe Lèguevaques ont plaidé pour le retrait ou la non-installation de ces compteurs chez les requérants, invoquant l’impact des ondes électromagnétiques sur la santé, une atteinte au libre choix ou à la vie privée. Comme à Nanterre, des particuliers ont saisi les tribunaux en référé (une procédure d’urgence) à travers la France, sous forme d’actions collectives – 22 procédures sont en cours, avec plus de 5 000 requérants.
A Nanterre, une vingtaine d’entre eux étaient présents. Eric, un retraité originaire de Haute-Marne, évoque des raisons « démocratiques » – les opposants à Linky estiment qu’Enedis collecte des informations pour les vendre à des tiers. Régine, qui a créé un collectif à Vigneux-sur-Seine (Essonne), parle d’une voisine « électro-hypersensible » qui a dû déménager depuis la pose du compteur vert anis chez elle, ne supportant plus les maux de tête et fourmillements récurrents.
« Nous ne ferons rien de ces données »
« Nous ne sommes pas dans un débat entre les plus forts et les plus faibles, les puissants contre les victimes », a plaidé l’avocat de la filiale d’EDF, Michel Guénaire. Sur la question sanitaire, Enedis a pris des « garanties sérieuses » et n’a pas « pipoté » l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) – qui a jugé « très faible » la probabilité que les compteurs puissent avoir des effets nocifs –, contrairement à ce qu’avaient affirmé ses contradicteurs.
Quant aux accusations portant sur un « commerce » des données recueillies par le compteur qui équipe aujourd’hui 19 millions de foyers, elles sont « invraisemblables », a-t-il dit. « Nous ne ferons rien de ces données », a martelé Me Guénaire.
Décision le 2 août
Le tribunal de Nanterre rendra sa décision le 2 août.
Si les tribunaux ont pour l’heure débouté la grande majorité des anti-Linky, ces derniers ont obtenu une première victoire en mars à Toulouse, treize personnes souffrant d’hypersensibilité aux ondes ayant obtenu le droit de ne pas être équipées contre leur gré.
A Bordeaux, le juge avait demandé à Enedis de poser un « filtre » protecteur chez une dizaine de personnes considérées comme « électro-hypersensibles ». Enedis a fait appel de ces deux décisions.
Linky : pourquoi les nouveaux compteurs électriques posent question
Durée : 02:57
Notre série « Linky en questions »
Retrouvez les différents volets de notre série réalisée à partir des questions posées par nos lecteurs sur le compteur connecté Linky :
1 - Les ondes du compteur sont-elles dangereuses ?
2 - Le compteur électrique est-il un espion ?
3 - Le consommateur est-il gagnant ou perdant financièrement ?