Un an après les attentats de Trèbes et Carcassonne, cinq nouvelles gardes à vue
Un an après les attentats de Trèbes et Carcassonne, cinq nouvelles gardes à vue
Le Monde.fr avec AFP
Ces gardes à vue visent à déterminer comment Radouane Lakdim, « fiché S » depuis 2014, s’est procuré son arme.
Des agents de la police scientifique, à l’intérieur du supermarché Super U de Trèbes, le 23 mars 2018. / PASCAL PAVANI / AFP
Cinq suspects ont été placés en garde à vue mardi 25 juin au matin, dans le cadre des investigations visant à déterminer comment l’auteur des attentats de Trèbes et Carcassonne, revendiquées par l’organisation Etat islamique (EI) s’était procuré son arme. Ces personnes sont âgées de 19 à 29 ans et résident dans l’Aude, département où ont eu lieu les attaques, qui ont fait quatre morts et quinze blessés en mars 2018.
Radouane Lakdim, 25 ans à l’époque, avait volé le 23 mars 2018 une voiture à Carcassonne dont il avait abattu le passager et blessé le conducteur par balle. Il avait ensuite tiré sur des policiers devant leur caserne, avant d’entrer dans un supermarché Super U à Trèbes où il avait tué un boucher, un client, ainsi que le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, qui s’était livré comme otage à la place d’une femme. Le djihadiste avait été ensuite tué par des membres de l’antenne du groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) de Toulouse.
Recherche de complicité
Rapidement, la compagne du tueur, Marine P., une jeune convertie à l’islam alors âgée de 16 ans, avait été mise en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et placée en détention provisoire.
Trois autres personnes présentées comme des membres de l’entourage du djihadiste, Samir M., Ahmed A. et Sofian B., ont été mises en examen et incarcérées en octobre 2018. Elles sont soupçonnées à divers degrés d’avoir apporté leur aide au djihadiste, alors petit délinquant de Carcassonne connu pour sa radicalisation islamiste.
Samir M., un ami de Lakdim, est soupçonné de l’avoir aidé à acheter le couteau utilisé au cours des attaques, selon une source proche du dossier. Des armes ont été retrouvées chez lui dans un faux plafond, selon cette source.
En décembre, une cinquième personne, Baghdad H., un proche de Radouane Lakdim, a été mise en examen, pour « non-dénonciation de crime terroriste », et laissé libre sous contrôle judiciaire.
« Fiché S » depuis 2014
L’auteur de l’attaque, Radouane Lakdim, était suivi depuis 2013 par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Il était également « fiché S » depuis 2014 et inscrit depuis novembre 2015 au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) en raison de ses liens supposés avec des milieux islamistes radicaux. Quelques jours avant son périple sanglant achevé par la prise d’otages du Super U de Trèbes – lors de laquelle il a trouvé la mort –, il avait d’ailleurs reçu une convocation pour un entretien avec le service de renseignement. Mais ses préparatifs n’en demeurent pas moins obscurs. Ces attaques avaient ensuite été revendiquées par l’organisation Etat islamique.