Exclue le 26 juin de La République en marche (LRM) pour ses déclarations polémiques sur le projet du gouvernement d’ouvrir la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, la députée de l’Oise Agnès Thill ne devrait pas souffrir bien longtemps de la solitude, vu les signes d’amitié que la droite manifeste à son égard.

« Je suis libre comme l’air, je peux parler avec tout le monde », a déclaré mardi au Monde Mme Thill, qui a notamment comparé la souffrance des femmes seules ayant recours à la PMA à celle de « drogués », et qui entend contester en justice son exclusion.

Parmi ses interlocuteurs à droite figure le député de Vaucluse Julien Aubert. Le candidat à la présidence du parti Les Républicains l’a conviée à la rentrée politique de son mouvement Oser la France, le 7 septembre, à Lourmarin.

L’élue est invitée à disserter sur le thème de la langue française, au côté notamment de la tête de liste LR aux élections européennes François-Xavier Bellamy, opposé à l’IVG « à titre personnel » ainsi qu’à l’extension de la PMA.

Rapprochements

Désormais non-inscrite, Agnès Thill cherche les moyens pour se faire entendre lors de l’examen fin septembre du projet de loi bioéthique à l’Assemblée nationale. Selon les temps de parole accordés par le nouveau règlement qui entrera en vigueur à la rentrée, elle n’exclut pas des rapprochements avec d’autres formations politiques.

« Je ne me vois pas me mettre dans un groupe, mais évidemment je pense à Libertés et territoires [qui accueille déjà d’anciens de LRM] ou Les Républicains, pourquoi pas apparentée », dit-elle.

Interrogé sur le cas de Mme Thill, Daniel Fasquelle, le trésorier de LR, s’est contenté mardi d’une remarque d’ordre général. « Il y a beaucoup de députés En marche ! qui seraient plus à l’aise chez Les Républicains », a-t-il estimé.

A l’heure où les députés LR semblent hésiter sur la posture à adopter dans la bataille législative de la PMA et veulent éviter la caricature, la figure clivante d’Agnès Thill promet en tout cas d’ouvrir le débat.