De plus en plus de voitures, de plus en plus utilisées et qui restent absolument indispensables à des millions de Français… A l’heure où des zones de circulation restreinte s’appliquant aux automobiles les plus polluantes se créent, s’étendent ou se durcissent (comme à Paris et dans sa banlieue proche depuis le 1er juillet), l’étude Parc Auto 2019 de la société d’études marketing Kantar*, vient confirmer que la France reste un pays « accro » à la voiture.

Première leçon du sondage, rendu public lundi 1er juillet : la taille du parc automobile français (voitures particulières + utilitaires légers) augmente, même si la croissance ralentit. Sur longue période, c’est même spectaculaire : on est passé de 27 millions de véhicules roulant sur les routes françaises en 1998, à 34 millions aujourd’hui.

Résultat, 86 % des ménages en sont équipés, contre 79 % en 1998, porté en particulier par l’augmentation du nombre de foyers multimotorisés, autrement dit détenant deux automobiles ou plus (29 % en 1998, 39 % aujourd’hui).

Des différences entre les territoires

Dans le détail, il y a évidemment des différences entre les territoires, avec en particulier une exception parisienne. A l’intérieur des limites du boulevard périphérique, seulement un tiers des ménages – 34 % pour être précis – disposent d’un véhicule.

Avec une régularité de métronome, ce ratio augmente au fur et à mesure que l’on s’éloigne de Paris en particulier et du monde urbain en général. Ainsi le taux de motorisation des ménages est de 64 % en petite couronne parisienne, de 85 % en grande couronne, de 83 % dans les autres métropoles françaises, autour de 90 % dans les plus petites villes et de 95 % dans la France rurale (communes de moins de 2 000 habitants).

L’étude Kantar a d’ailleurs évalué la possibilité pour les Français de disposer d’une alternative à l’automobile pour les trajets domicile-travail. Sans surprise, l’option « sans voiture » est plus susceptible d’exister en ville qu’en zone rurale. Et quand 11 % seulement des habitants de l’agglomération parisienne disent ne pas pouvoir aller au travail sans leur voiture, ce taux monte à 26 % dans les métropoles, à 30 % dans les autres villes, à 46 % dans les petites agglomérations et à 59 % à la campagne. Au total, si on extrapole ces chiffres à l’ensemble de la population française, environ un tiers des ménages français dit avoir absolument besoin de sa voiture tous les jours pour se déplacer.

Tout ceci a de quoi alimenter les critiques sur les décisions prises à Paris. Et ce au moment où la loi mobilité est en train de donner un cadre réglementaire à la création en France de Zones à faibles émissions (ZFE). Dans ces périmètres, les véhicules thermiques sont bannis en fonction de leur ancienneté et donc du degré de dépollution des gaz d’échappement exigé par la réglementation au moment où ils ont été fabriqués. La désormais fameuse vignette Crit’Air, qui classe les automobiles en fonction de leurs niveaux d’émission, sert de repère pour savoir qui est accepté ou pas dans la zone.

* Etude portant sur 10 000 foyers représentatifs de la population française effectuée par courrier adressé en début d’année.