Les timbres de l’été : Reims, ville martyre
Les timbres de l’été : Reims, ville martyre
Par Pierre Jullien
Reims n’est pas célébré pour son champagne avec ce timbre mais pour les dommages que la ville subit durant la première guerre mondiale.
Tirage de 600 000 exemplaires pour ce timbre essiné et gravé par Pierre Albuisson, mis en page par Valérie Besser. / DR/La Poste
La Poste a mis en vente générale, lundi 8 juillet, un timbre à 1,05 euro légendé « 1919-2019 Reims – Anniversaire de la remise de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre ».
C’est en effet ainsi que le 6 juillet 1919, « au nom de la France reconnaissante », le président de la République, Raymond Poincaré, remet solennellement la Légion d’honneur et la Croix de guerre à la ville de Reims.
Raymond Poincaré: timbre dessiné et gravé par Pierre Gandon, paru en 1950, tiré à 3,8 millions d’exemplaires. / DR/La Poste
Un timbre de plus qui relève de cette thématique « guerrière ». L’ingénieur de recherche à l’EHESS Michel Coste relevait déjà, en 2002 (Guide de lecture du panorama des timbres-poste de France 1849-2001, d’Alain Chatriot et de Michel Coste, La Poste) que « les deux premières lignes thématiques s’imposant dans le paysage philatélique concernent, d’une part, les timbres commémoratifs de célébrités et d’autre part, les timbres commémoratifs des campagnes et victoires militaires ».
Ce constat se double d’une analyse : « De ce fait, l’éloquence des timbres est particulièrement brillante et sûre dans les périodes de reprise du sentiment national : au lendemain des deux grandes guerres et dans la mémoire de celles-ci. D’où les affinités entre le timbre et l’armée (…), son culte du sentiment patriotique. Sans doute est-ce une des raisons de la désaffection que connaît le timbre depuis une génération : l’affaiblissement du sens de la patrie ».
Impression en taille-douce
Avec plus de 70 % de ses habitations détruites, sa cathédrale bombardée et incendiée le 19 septembre 1914, ayant perdu les trois quarts de ses concitoyens, Reims fait partie de la vingtaine de villes françaises qui reçurent la Légion d’honneur après la première guerre mondiale, conférée à la cité pour le motif suivant : « Ville martyre qui a payé de sa destruction la rage d’un ennemi impuissant à s’y maintenir. Population sublime qui (…) a montré le courage le plus magnifique en restant pendant plus de trois ans sous la menace constante des coups de l’ennemi et en ne quittant ses foyers que sur ordre ».
Dessiné et gravé par Pierre Albuisson, mis en page par Valérie Besser, le timbre est imprimé en taille-douce et tiré à 600 000 exemplaires.
Collector de quatre timbres sur Napoléon en vente le 15 juillet. / DR/La Poste
A propos de Légion d’honneur, La Poste émettra Le 15 juillet un collector de quatre timbres à 0,88 euro, vendu 5 euros, tiré à 23 700 exemplaires, pour célébrer le 250e anniversaire de la naissance de Napoléon, à travers quatre villes : Ajaccio, Brienne, Paris et Valence.
Napoléon Bonaparte a vu le jour à Ajaccio, le 15 août 1769, dans une maison transformée en musée national depuis 1967.
De mai 1779 à octobre 1784, Napoléon Bonaparte est à l’école royale militaire de Brienne. Bonaparte, alors boursier du roi, intègre l’école le 30 octobre 1784. Il en sort lieutenant en second dans l’artillerie, pourvu d’une affectation au régiment de La Fère, à Valence, où il entre en formation à l’école d’artillerie de 1785 à 1786.