4E ÉTAPE : REIMS - NANCY, 213 KM

Entre Binche et Épernay, le 8 juillet 2019. / MARCO BERTORELLO / AFP

Vous souhaitez suivre le Tour de France, mais vous n’avez pas le temps de vous cogner les cinq heures de direct ni les cinq minutes de résumé quotidiennes ? Chad Haga est fait pour vous. Le coureur américain de 30 ans (156e au général) tient, comme l’an passé pour sa première participation, la chronique la plus concise de la Grande Boucle, sous le hashtag #oversimpLeTour, que l’on pourrait traduire par « Le Tour ultra-simplifié ». 200 kilomètres racontés en moins de signes que ça, une brièveté absurde et réjouissante, une petite friandise oulipienne.

Voici donc le début de Tour 2019 en trois phrases.

Etape 1, après la victoire, au nez et à la barbe des purs sprinteurs, de Mike Teunissen, censé préparer les sprints pour son leader Dylan Groenewegen : « L’affrontement entre tous les mecs rapides a été remporté par l’un des assistants. »

Etape 2, après la démonstration des Jumbo-Visma (dont la combinaison est jaune) dans le contre-la-montre par équipes, permettant à Teunissen de rester premier au général : « Le mec en jaune reste en jaune, car il s’avère que tous les mecs en jaune sont assez rapides. »

Etape 3, après le triomphe attendu de Julian Alaphilippe dans les raidards champenois, lundi : « Un mec qui domine sur ce genre de terrain en temps normal a fait exactement cela, ce qui fait de lui le nouveau type en jaune. » Et vous voilà à jour.

Cela dit, sauf son respect, à la place de Chad Haga, on aurait plutôt résumé l’étape de lundi ainsi : « L’air de rien, le Français le plus en forme du Tour grappille un peu de temps sur à peu près tous ses rivaux. »

C’est que dans l’euphorie générale de la prouesse alaphilipienne, il a fallu un petit moment pour s’apercevoir que Thibaut Pinot avait franchi la ligne cinq secondes devant Geraint Thomas, Jakob Fuglsang, Romain Bardet ou Steven Kruijswijk, qui se trouvaient du mauvais côté d’une cassure.

Parmi les favoris, seul Egan Bernal a suivi le grimpeur de la Groupama-FDJ dans le final. Si le podium final se joue à cinq secondes, nous nous souviendrons de cette étape d’Epernay.

En réalité, quoi qu’il arrive, nous nous souviendrons de cette étape d’Épernay. / JEFF PACHOUD / AFP

Après 1 821 jours sans avoir vu une épaule française, le maillot jaune devrait désormais en passer trois sur celles de Julian Alaphilippe, jusqu’à ce que les cadors ne se l’arrachent jeudi lors de la première explication en haute altitude, à la Planche des Belles Filles. Thibaut Pinot sera le régional de l’étape. Il a les jambes. Ça va être beau.

En attendant, pour la première fois du Tour 2019 ce mardi, une étape ne s’élance pas de Belgique, et les cent septante-six coureurs au départ de Binche la veille seront donc cent soixante-seize au départ de Reims.

A moins qu’ils ne soient que cent soixante-quinze, car le Danois Kasper Asgreen, coéquipier de Julian Alaphilippe, a dû être emmené à l’hôpital lundi après une vilaine chute, dont on espère qu’il a moins souffert que son vélo.

Parenthèse, rien à voir avec la choucroute du Tour de France, mais puisqu’on parle de chute, voyez celle, plutôt anodine, qui a eu lieu ces jours-ci lors d’une course à vélo sur neige à la station des Deux-Alpes.

Une gigantesque chute lors d'une course à vélo sur la neige
Durée : 04:05

Après la chute bruxelloise (moins spectaculaire que celle ci-dessus) qui avait perturbé leur première tentative samedi, les sprinteurs se voient offrir une seconde chance à Nancy, au bout de 213 kilomètres qui promettent une fois encore de mettre à l’honneur nos régions et les spécialités du terroir.

La 4e étape nous fait ainsi passer par les communes de Bouzy (km 17), qui produit le plus septentrional des vins rouges français, Bar-le-Duc (km 112), qui produit de la confiture de groseilles épépinées à la plume d’oie, ou encore Commercy (km 150), qui produit des madeleines. Au km 64, le peloton traversera Saint-Amand-sur-Fion, qui ne produit rien de spécial.

Départ 12 h 25 ; arrivée vers 17 h 20.

A PART ÇA, quelques curiosités de la troisième étape, lundi.

L’autographe-sur-crâne signé Michal Kwiatkowski.

La mer de moteurs autour de Julian Alaphilippe.

Et la conversation entre Bradley Wiggins, vainqueur du Tour 2012 qu’Eurosport a eu l’excellente idée de mettre sur une moto, et Jacky Durand, ancien coéquipier de l’Anglais, qui lui voue manifestement une admiration profonde.