« Wild Rose » : née du mauvais côté de l’océan
« Wild Rose » : née du mauvais côté de l’océan
Par Thomas Sotinel
Chanteuse de country écossaise, Rose-Lynn est un personnage attachant dans un film qui sacrifie les conventions des genres auxquels il emprunte.
On pourrait espérer que la combinaison de trois recettes éprouvées satisfasse les attentes des amateurs de chacun des genres que combine Wild Rose : le récit de l’ascension d’une étoile, les déboires d’un vilain petit canard né au mauvais endroit dans la mauvaise famille et enfin les tribulations réalistes d’une mère de famille britannique. Mais les aventures de Rose-Lynn (Jessie Buckley), chanteuse de country élevée à Glasgow par une mère célibataire (soit A Star Is Born, version Lady Gaga + Rasta Rocket + Family Life de Ken Loach) accumulent les conventions plus qu’elles ne les renouvellent.
L’enthousiasme de l’interprète principale, Jessie Buckley et son évident talent de chanteuse ne suffisent pas à lever ce handicap. Les démêlés de Rose-Lynn avec le système judiciaire (elle sort de prison au début du film), les efforts de sa mère (Julie Walters) pour la faire rentrer dans le droit chemin (en l’occurrence un emploi d’aide ménagère et la prise en charge des deux bambins que Rose-Lynn lui a confiés avant son séjour derrière les barreaux) jurent parfois les uns avec les autres. Ce qui ne les empêche pas d’être plutôt prévisibles. Même l’intervention de Sophie Okonedo en patronne bienveillante tourne court, après avoir laissé espérer un petit moment de satire.
On décèlera d’autres lueurs au cours de la projection. Elles tiennent toutes à la force de caractère de Jesse Buckley et au contraste entre ses chansons country faites pour les banlieues américaines et la grisaille écossaise.
WILD ROSE - Bande-annonce VOST
Durée : 01:40
Film britannique de Tom Harper, avec Jessie Buckley, Julie Walters, Sophie Okonedo (1 h 40). Sur le web : www.facebook.com/sndfilms/