Les sociétés d’autoroute vont concéder la gratuité à tous les véhicules prioritaires de pompiers en intervention. C’est le département des Alpes-Maritimes qui sera d’abord concerné, avant que la mesure soit étendue au reste de la France, a annoncé l’Association française des sociétés d’autoroutes (AFSA), jeudi 18 juillet. Jusqu’à présent, les pompiers étaient seulement exonérés du péage s’ils intervenaient sur le réseau autoroutier.

Une convention a été signée jeudi à Nice entre Vinci Autoroutes et le conseil départemental des Alpes-Maritimes. Des conventions sont « en cours de signature » dans d’autres départements, a indiqué l’AFSA, qui fédère une vingtaine de concessionnaires privés :

« Les sociétés concessionnaires proposent d’équiper gratuitement les véhicules prioritaires des SDIS (Services départementaux de secours et incendie) de badges spécifiques de télépéage associés aux plaques d’immatriculation afin d’assurer un passage rapide dans les voies. Il appartiendra aux gestionnaires des SDIS de confirmer, a posteriori, les passages effectués en opération et qui ne donneront lieu à aucune facturation. »

Cette gratuité a été introduite dans la loi par un amendement à la loi de finances 2018 du député niçois Eric Ciotti (LR), toujours en attente de décret d’application. Les badges de télépéage existent depuis 2001 et les pompiers payaient : « Il y avait un usage en place de longue date », justifie-t-on dans l’entourage du président de Vinci Autoroute Pierre Coppey, venu à Nice signer la convention avec le SDIS des Alpes-Maritimes :

« On en profite pour optimiser le dispositif : avant, on laissait passer à la vue du gyrophare allumé. Maintenant on va équiper l’ensemble des véhicules d’un badge pour qu’ils passent sans arrêt. »

« Satisfaction » des pompiers

« Les intérêts privés et financiers ne seront jamais supérieurs à l’intérêt général », s’est félicité M. Ciotti, parlant d’« une mesure de justice » et « de bon sens et d’intérêt général ». Pour le SDIS des Alpes-Maritimes, ce sont 125 000 euros d’économie en perspective, l’équivalent de 320 casques de dernière génération ou, sur deux ans, de l’achat d’un fourgon pompe feu de forêt dernier cri.

Exprimant sa « satisfaction » sur le fond, le colonel Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France a regretté que « ça prenne autant de temps » :

« Les sapeurs-pompiers de France effectuent une intervention toutes les sept secondes. Pour faire face à cette sollicitation opérationnelle, on se doit d’aller vite. Or l’autoroute permet non seulement d’aller vite, mais de se déplacer en sécurité. 
En l’absence de décret, on reste sur le registre des conventions et de la bonne volonté. Cette mesure nous semble tellement tomber sous le coup de l’évidence que cela paraît assez surprenant qu’il faille encore passer des conventions et avoir une démarche volontariste des pompiers de chaque département pour les conclure. »