De la Terre à la Lune, des documentaires et des podcasts pour se mettre en orbite
De la Terre à la Lune, des documentaires et des podcasts pour se mettre en orbite
Chaque samedi, « La Matinale » propose un choix de programmes et podcasts à voir ou écouter en différé.
LA LISTE DE LA MATINALE
Pour célébrer les 50 ans des premiers pas sur la Lune à la hauteur de l’événement qu’ils furent pour l’humanité, chaînes publiques et privées ont mis les bouchées doubles (voire triples). Parmi les dizaines de programmes disponibles en replay, voici notre quatre préférés.
« 8 jours de la Terre à la Lune » : époustouflant docu-fiction
Neil Armstrong (Rufus Wright), le premier humain à marcher sur la Lune. / GARY MOYES / BBC STUDIOS FRANCE 2019
Le documentaire-fiction est un genre délicat, oscillant sans cesse entre deux écueils : virer au péplum, déconnecté de la réalité historique, si la fiction est trop présente ; ou se réduire à l’apparition incongrue de personnages en costumes dans des images d’archives.
Mais lorsqu’il est réussi, comme 8 Jours, de la Terre à la Lune, le « docu-fiction » fait un carton. Le spectateur « entre » dans l’histoire, et quelle histoire ! L’intégralité de la mission Apollo-11, du décollage fébrile de Cap Canaveral, en Floride, le 16 juillet 1969 de la fusée transportant Neil Armstrong, Edwin « Buzz » Aldrin et Michael Collins, à l’amerrissage de la capsule des trois astronautes américains, huit jours, trois heures, dix-huit minutes et trente-cinq secondes plus tard.
Une réussite due, en partie, à la « matière première » du film, fournie par la NASA qui a déclassifié dix-neuf mille heures d’enregistrements audio – manne qui explique la profusion de documentaires prévus à l’occasion des 50 ans du premier pas de l’homme sur la Lune.
Pour 8 jours…, les voix et les sons ont été traités par la BBC et PBS (réseau de télévisions américaines), en coproduction avec Canal+. Un étalonnage dont la précision fait franchir au genre un palier supplémentaire, grâce aussi à l’utilisation de technologies de pointe, caméras embarquées, drones, GoPro, effets spéciaux numériques… Catherine Pacary
« 8 jours de la Terre à la Lune », documentaire-fiction d’Anthony Philipson (Royaume-Uni, 2019, 95 min). Disponible sur MyCanal jusqu’au 10 septembre.
« La Conquête de la Lune : toute l’histoire » : pédagogique
L'ex-président des Etats-Unis Lyndon Johnson et le vice-président Spiro Agnew assistant au décollage d'Apollo-11 au Kennedy Space Center, le 16 juillet 1969. / NASA
A l’origine de la plupart des conflits, il y a presque toujours une question de territoire. La Conquête de la Lune : toute l’histoire, série documentaire en trois épisodes diffusée par Arte, montre que cette loi terrestre vaut aussi pour l’Univers.
Fin des années 1950. Les Etats-Unis craignent que le programme spatial soviétique cache une attaque nucléaire. Parallèlement, les scientifiques croient encore que la Lune peut devenir une Terre bis. Le réalisateur Robert Stone a recueilli les témoignages de nombreux protagonistes de l’époque, dont Buzz Aldrin, deuxième homme à marcher sur la Lune, Frank Borman, de la mission Apollo-8, Ed Dwight, premier Afro-Américain à suivre l’entraînement des astronautes avant d’être évincé. On suit également les femmes d’astronautes – Suzanne Borman, tremblante, au bord de la crise de nerfs alors qu’elle assiste au décollage d’Apollo-8. Témoin-clé, Sergueï Khrouchtchev, fils du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev (1953-1964), donne à chaque étape la vision de « l’autre camp », et décrypte l’incroyable puissance de la propagande soviétique.
On est captivé par les scènes tirées d’archives inédites. La plus éprouvante date du 27 janvier 1967, lorsque les trois hommes d’Apollo-1, Virgil Grissom, Edward White et Roger Chaffee, meurent brûlés vifs. Une voix alerte : « On a un incendie dans le cockpit. » Puis : « On brûle (…). Au secours ! » Silence. « Sortez-les de là ! », hurle Houston. L’URSS a connu un drame similaire au sol, dit Sergueï Khrouchtchev, mais personne ne l’a su. C. Pa.
« La Conquête de la Lune : toute l’histoire », de Robert Stone (Etats-Unis, 2019, 3 x 110 min). « 1957-1963 : La course est lancée », le 16 juillet ; « 1964-1968 : Les missions de tous les dangers », le 17 juillet ; « 1969-1970 : Ils ont marché sur la Lune ». Disponible à la demande sur Arte.tv.
« Apollo-11 : retour vers la Lune » : simple et efficace
Dans l’offre pléthorique du service public, on peut notamment mentionner ce film documentaire disponible à la demande sur Pluzz. Narré par Denis Podalydès, il retrace sans originalité, mais joliment, les étapes qui ont conduit le vaisseau jusqu’à sa destination finale.
On y apprendra quelques faits amusants, notamment que contrairement au discours officiel de la NASA, les astronautes n’ont pas écouté que l’album Music Out of the Moon, des Baxter, pendant le voyage, mais également tout un tas de chansons rock n’roll contestataires, très en vogue à l’époque. On y apprend aussi comment la NASA a « starifié » les astronautes d’Apollo-11 plusieurs mois avant qu’ils décollent, la bataille de la communication faisant intégralement partie de la stratégie de conquète spatiale américaine. Audrey Fournier
« Apollo-11 : retour vers la Lune », film de Charles-Antoine de Rouvre (France, 95 min, raconté par Denis Podalydès). Disponible à la demande sur Pluzz.fr.
« 13 Minutes to the Moon » : pour les anglophones
Pour raconter l’épopée d’Apollo-11, le service international de la BBC n’a pas lésiné sur les moyens. En onze épisodes, la radio publique britannique déroule toute l’histoire des missions Apollo depuis le fameux « We choose to go to the Moon » du président Kennedy en 1962 jusqu’au treize dernières minutes de l’alunissage en juillet 1969. Le récit ne néglige rien de la décennie d’efforts politiques et scientifiques, des millions de dollars dépensés, ni des enjeux géopolitiques et humains de cette aventure.
Même si l’on connaît la fin, le suspens est bien orchestré autour des incidents – saturation de l’ordinateur de bord, problèmes de communication, manque de carburant – qui ont bien failli faire échouer la mission. Kevin Fong, médecin spécialiste de santé spatiale et producteur de cette série est allé à la rencontre des acteurs de cet exploit : Michael Collins, qui est resté en orbite autour de la Lune dans le module de commande et de service ; Charlie Duke, au contrôle de mission au sol ; ou encore Margaret Hamilton, la première programmatrice informatique à avoir travaillé sur l’ordinateur de bord d’Apollo.
Au service de la narration, les archives sonores de la NASA et la musique, composée spécialement par l’Allemand Hans Zimmer, auteur des bandes-originales de Thelma et Louise, d’Inception ou encore d’Interstellar. Seule faiblesse : les introductions un peu trop longues à chaque début d’épisode. Mouna El Mokhtari
« 13 Minutes to the Moon », documentaire produit par la BBC, 12 x 20 min environ. Disponible à la demande sur le site de la BBC, iTunes et les autres plates-formes de podcast.