« Tales of the City », version vintage
« Tales of the City », version vintage
Par Renaud Machart
Netflix propose, en plus de sa propre production récente d’une minisérie, trois anciennes adaptations télévisées des romans d’Armistead Maupin.
Olympia Dukakis, Bart Johnson et Nicollette Sheridan dans Tales of The City (1993). / Patty Bamber/SPIRIT PRODUCTIONS LLC
Deux semaines après avoir mis en ligne une nouvelle minisérie adaptée du cycle littéraire Tales of the City (« Les Chroniques de San Francisco », 1978-2014), d’Armistead Maupin sous forme d’un vrai « Netflix Original », c’est-à-dire produit par et pour ses soins, la plate-forme de SVoD rajoutait les trois premières et anciennes miniséries (ou « saisons »).
Dans Tales of The City (1993), More Tales of the City (1998) et Further Tales of the City (2001) – les titres mêmes des trois premiers volumes publiés –, les personnages principaux demeurent mais les histoires (parfois rocambolesques) sont plutôt déconnectées. Et les formats étranges : 11 × 50 minutes, 3 × 90 minutes et 2 × 90 minutes…
Le personnage de Michael Tolliver a connu trois interprètes en tout. Brian a été joué par un premier acteur, remplacé dès la saison 2 tandis que le Brian original revenait en 2019… En revanche, Laura Linney (Mary Ann, le rôle qui l’a fait connaître) et Olympia Dukakis (légendaire Mme Madrigal) sont de la partie depuis le début.
Hardie et novatrice
Les aficionados de l’histoire de ce phalanstère doux-dingue du 28 Barbary Lane auront sûrement plaisir à (re)découvrir ce qui fut, en son temps, une série hardie et novatrice, diffusée d’abord au Royaume-Uni et sur la chaîne publique nord-américaine PBS (puis en France, sur Teva, il y a vingt ans).
On y voit de la nudité frontale (masculine et féminine), on y consomme des joints et d’autres drogues, on y pratique l’amour libre (gay, lesbien, etc.). Ce qui, en 1993, déchaîna les ligues de vertu et mit fin à tout espoir de prolongations. Une production québécoise à petit budget remit du charbon dans la machine cinq ans plus tard, mais celle-ci se mit à crachoter.
Autant le côté « décor de studio » du 28 Barbary Lane avait du charme en saison 1, autant il parut factice par la suite. Et les aventures des personnages sont devenues de plus en plus ridicules – et souvent mal jouées devant une caméra peu inspirée. Aussi, sans produire de miracle pour autant, la récente saison de Tales of the City a-t-elle retrouvé l’allure de ses débuts, avec une image débarrassée de son flou vintage.
Tales of the City trailer
Durée : 01:22
Tales of The City (1993), More Tales of the City (1998), Further Tales of the City (2001), séries créées par Alan Poul. Avec Laura Linney, Olympia Dukakis, Marcus d’Amico, Paul Hopkins (R-U/U-S/Can, 1993-2001, 11 × 48-52 min., 3 × 90 min., 2 × 87 min.)