Salvini refuse de laisser débarquer 135 migrants en Italie
Salvini refuse de laisser débarquer 135 migrants en Italie
Le Monde.fr avec AFP
Le ministre italien de l’intérieur exige un accord de répartition européen avant d’autoriser le navire des garde-côtes à rentrer au port.
Des migrants secourus par les garde-côtes libyens sur une plage de Tripoli, vendredi 26 juillet. / ISMAIL ZITOUNY / REUTERS
Le ministre italien de l’intérieur, Matteo Salvini, exige une nouvelle fois un accord de répartition européen avant de laisser débarquer 135 migrants secourus jeudi 25 juillet au soir et désormais bloqués sur un navire des garde-côtes italiens, le Gregoretti.
« Je ne donnerai aucune autorisation de débarquer avant d’avoir reçu l’engagement de l’Europe d’accueillir tous les migrants à bord. Voyons s’ils passent des paroles aux actes. Moi, je ne cède pas », a déclaré vendredi M. Salvini.
Lundi, le président français, Emmanuel Macron, avait annoncé un accord entre quatorze pays européens pour mettre en œuvre un « mécanisme de solidarité » pour répartir les migrants secourus en Méditerranée.
Ces déclarations avaient provoqué la colère de M. Salvini, parce que M. Macron avait précisé qu’il faudrait toujours que les migrants débarquent d’abord en Italie.
Des pêcheurs seraient restés près d’eux 24 heures
Les migrants du Gregoretti se trouvaient à bord de deux embarcations de fortune, signalée par des pêcheurs tunisiens pour la première et par des pêcheurs italiens pour la seconde, le jour où plus de 110 autres migrants ont disparu dans un naufrage au large de la Libye.
Les pêcheurs italiens affirment être restés vingt-quatre heures auprès de l’embarcation qu’ils avaient repérée dans la nuit de mercredi à jeudi à 50 milles nautiques de Malte, pour porter assistance et rassurer la cinquantaine de migrants à bord dans l’attente des secours.
« Nous leur avons donné de l’eau, des crackers (…). Nous sommes restés en contact permanent avec les garde-côtes [italiens], mais Malte n’a jamais répondu », a expliqué à la presse Carlo Giarratano, capitaine du bateau de pêche, à son retour jeudi matin au port de Sciacca, dans l’ouest de la Sicile.
Finalement, une vedette des garde-côtes italiens est arrivée de l’île de Lampedusa pour les secourir et les transférer sur le Gregoretti, où ils ont rejoint les autres migrants secourus dans la soirée.