Le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à Bruxelles, Belgique, le 15 juillet 2019. / Johanna Geron / REUTERS

La France « n’a besoin d’aucune autorisation », a déclaré vendredi le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, réagissant à une critique exprimée la veille par le président américain. Donald Trump avait reproché, jeudi, au président français de parler à l’Iran au nom des États-Unis.

« Sur l’Iran, la France s’exprime en toute souveraineté. Elle s’engage fortement pour la paix et la sécurité dans la région, elle s’engage pour permettre une désescalade des tensions et elle n’a besoin d’aucune autorisation pour le faire », a affirmé le chef de la diplomatie française dans un communiqué.

« La France est fidèle à l’accord de Vienne qui empêche la prolifération nucléaire », a poursuivi M. Le Drian. « Elle respecte sa signature, comme le font les autres parties de l’accord, à l’exception des Etats-Unis, et elle demande fermement à l’Iran de revenir à la conformité de ses obligations. »

« L’aggravation des tensions nécessite des initiatives politiques pour retrouver les conditions d’un dialogue. C’est ce que fait le président Macron en toute transparence avec nos partenaires, en premier lieu les Européens signataires. Il tient évidemment les autorités américaines informées. Tous les efforts doivent être réunis pour éviter que cette situation conflictuelle ne se transforme en une confrontation dangereuse », a conclu le ministre.

Pas de négociation sans levée des sanctions

Jeudi, Donald Trump avait déclaré, dans un Tweet : « Je sais qu’Emmanuel veut bien faire, comme tous les autres, mais personne ne parle pour les Etats-Unis à part les Etats-Unis eux-mêmes », alors que les tensions entre Washington et Téhéran sont exacerbées. « L’Iran a de graves problèmes financiers. Ils veulent désespérément parler aux Etats-Unis, mais reçoivent des messages contradictoires de la part de tous ceux qui prétendent nous représenter, parmi lesquels le président français Macron », avait-il ajouté.

Tout en durcissant la pression diplomatique, économique et militaire sur Téhéran, le président Trump a récemment multiplié les appels au dialogue, y compris pendant l’actuelle escalade des tensions dans le Golfe. Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a confirmé avoir été invité pour rencontrer le président américain à la Maison Blanche, ce qu’il dit avoir refusé.

Emmanuel Macron s’entretient régulièrement avec son homologue iranien Hassan Rohani et ne cache pas son espoir de jouer les médiateurs dans la crise en cours. Mais jusqu’ici, l’Iran a répété qu’il ne négocierait pas avec Washington sous la pression des sanctions américaines.