Athlétisme : les dopés de 2005 ne peuvent plus être sanctionnés, juge l’AMA
Athlétisme : les dopés de 2005 ne peuvent plus être sanctionnés, juge l’AMA
L’Agence antidopage a rappelé à l’ordre la Fédération internationale d’athlétisme, qui souhaitait suspendre des sportifs sur la base de nouveaux contrôles effectués dix ans après.
Les athlètes contrôlés positifs dix ans après les Mondiaux d’Helsinki de 2005, contre lesquels la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) avait entamé des poursuites disciplinaires, doivent être soulagés. L’Agence mondiale antidopage (AMA) est enfin sortie de son silence concernant ces « retestings » d’échantillons : selon elle, en testant à nouveau, en 2015, des échantillons d’athlètes prélevés en 2005 à Helsinki, l’IAAF a surinterprété le nouveau code mondial antidopage.
Jusqu’alors, le délai de prescription était de huit ans. Il est passé à dix à l’occasion du nouveau code du 1er janvier 2015, mais cette réforme ne peut s’appliquer de manière rétroactive, juge l’AMA. « Si le délai de prescription de huit ans a expiré avant le 1er janvier 2015, il ne s’étend pas à dix ans sous le nouveau code », a expliqué son porte-parole, Ben Nichols, à AP. Les échantillons de 2005 n’auraient donc plus dû être contrôlés après 2013.
Le 11 août 2015, à quelques jours des Mondiaux de Pékin, la Fédération avait annoncé que des procédures disciplinaires avaient été lancées contre 28 athlètes. L’IAAF expliquait alors avoir contrôlé, « à partir d’avril 2015 », des échantillons de certains participants des Mondiaux d’Helsinki, en 2005, et d’Osaka, en 2007. Leurs échantillons conservés et réanalysés s’étaient révélés anormaux. L’IAAF avait annoncé son intention de sanctionner les tricheurs, sans donner leurs noms.
Cette sévérité affichée faisait suite aux révélations, les 1er et 2 août, du journal britannique Sunday Times et de la chaîne allemande ARD, qui avaient publié une enquête à partir d’une base de données de quelque 12 500 échantillons sanguins prélevés entre 2001 et 2012. Une mine d’informations révélant une inquiétante proportion de valeurs anormales chez les spécialistes des épreuves d’endurance.
La coureuse russe Tatiana Andrianova, suspendue en décembre 2015 par l’IAAF pour avoir été contrôlée positive au stanozolol en 2005 et l’une des rares dont le nom a été rendu publique, a depuis fait appel de sa sanction devant le Tribunal arbitral du sport.
Mardi 5 avril, l’IAAF a par ailleurs annoncé la suspension de la lanceuse de marteau russe Tatiana Lyssenko, sans préciser la nature du produit ni la date du contrôle positif. Lyssenko, championne olympique à Londres, en 2012, avait récolté la médaille d’argent, en 2005, aux Mondiaux à Helsinki. Compétition lors de laquelle, selon les médias russes, a eu lieu ce contrôle positif qui ne serait donc, selon l’AMA, pas exploitable.
« En ce qui concerne les “retests” des Mondiaux de 2005, il y a actuellement une affaire en cours devant le TAS, avec l’appel d’une des athlètes concernées, Tatiana Andrianova », a rappelé la Fédération internationale à AP. L’IAAF « ne fera pas davantage de commentaires avant le dénouement de ce cas ».