Du nouveau pour le Comptoir de l’innovation
Du nouveau pour le Comptoir de l’innovation
LE MONDE ARGENT
Experte en capital-risque, cette structure va également gérer des fonds sociaux et solidaires.
Le Comptoir de l’innovation finance de jeunes entreprises appartenant au monde de l’économie sociale et solidaire. | Wikimédia
Spécialiste du capital développement solidaire, c’est-à-dire du financement de jeunes pousses appartenant au monde de l’économie sociale et solidaire, le Comptoir de l’innovation a conclu récemment un accord avec la Caisse des dépôts aux termes duquel, pendant quinze ans, il va gérer les fonds sociaux et solidaires de l’institution bicentenaire.
Cette émanation du Groupe SOS, un poids lourd du secteur créé par le pionnier Jean-Marc Borello dans les années 1980, semble sur le point de changer de braquet en s’engageant dans cette nouvelle activité.
« Cet ensemble pèse 50 millions d’euros et devrait à terme atteindre 100 millions d’euros », précise Nicolas Hazard, le président du Comptoir de l’innovation. Depuis ses débuts, en 2010, si ce dernier a pour vocation d’investir dans des jeunes sociétés en phase de développement, toutes n’entrent pas dans son champ d’action. « En plus d’être innovante et économiquement viable, leur activité doit avoir un impact fort sur l’environnement, l’emploi ou le social. L’économie circulaire, collaborative ou sociale est souvent le point commun de nos investissements, qui vont de 150 000 euros à 1,5 million d’euros », explique Nicolas Hazard.
Des secteurs d’activité variés
Le Comptoir compte à ce jour 35 participations (toujours minoritaires) dans des entreprises, des associations ou des coopératives totalisant 5 100 emplois. Les secteurs d’activité sont très variés, de la santé au médico-social en passant par l’alimentaire et l’environnement.
La sélection des dossiers est sévère. « Nous recevons 30 demandes par semaine. A l’arrivée, nous en retenons moins de 5 % », souligne Nicolas Hazard. Ce tri s’effectue sur la base d’une grille d’évaluation de 600 critères : 300 financiers et 300 extrafinanciers, notamment liés à l’impact social, sociétal et environnemental de l’activité.
« Accessible notamment via de l’épargne salariale, ce capital développement solidaire est un placement risqué et non garanti. Toutefois, son niveau de risque n’est pas plus élevé que celui d’un fonds de capital-risque classique », affirme Nicolas Hazard. Le retour sur investissement est de 4 % à 5 % par an pendant sept ans, la durée moyenne de blocage des fonds. « A ce jour, nous ne comptons aucune faillite, et les premières sorties en capital devraient s’effectuer en 2018 », assure M. Hazard.