Kikré, un jeu de plateau pour apprendre à gérer, conçu par Karine Le Rudulier, maître de conférences en sciences de gestion à l’école ­universitaire de management IGR-IAE de Rennes, en partenariat avec Catherine Derousseaux, consultante en entrepreneuriat. | jeukikre.com

Bien sûr, on peut aborder la création d’entreprise dans un cours classique, à travers des définitions et des études de cas. Mais on peut aussi utiliser des pions, des cartes et des dés, en jouant à incarner Jean-Jacques, qui veut exploiter une piscine d’eau salinisée, ou bien Mario et Clémentine, ­désireux de monter leur entreprise de plomberie. Pour mener à bien leur projet, il leur faudra valider des connaissances en marketing, finance et comptabilité. Ils devront également identifier les acteurs présents sur le marché et repérer les réseaux sur lesquels s’appuyer.

Tel est le principe du jeu Kikré, mis au point par Karine Le Rudulier, maître de conférences en sciences de gestion à l’école ­universitaire de management IGR-IAE de Rennes, en partenariat avec Catherine Derousseaux, ­consultante en entrepreneuriat. « Nous souhaitions aborder cette thématique dans sa globalité à travers une approche à la fois ­concrète et ludique », raconte ­Karine Le Rudulier.

Cartes chance et malchance

Les deux femmes ont rédigé 400 questions, ­imprimées sur des cartes au verso desquelles figurent les réponses, assorties de conseils. « Le jeu fait passer l’idée que l’on ne peut pas créer tout seul et qu’il faut se faire accompagner », souligne Karine Le Rudulier. Et les joueurs doivent faire face à des aléas, par exemple l’arrivée d’un concurrent sur le marché ou la participation à un concours de jeunes entrepreneurs : l’équivalent des traditionnelles cartes chance et malchance.

Des étudiants de l’IAE ont été ­associés à la conception du jeu dans le cadre d’un module sur la gestion de projet : outre la relecture des questions, ils ont pris en charge l’étude de marché, bâti le modèle économique, interrogé de potentiels utilisateurs. Un professionnel a également aidé l’équipe à définir le déroulé d’une partie et les effets ludiques.

Commercialisé en 2012, Kikré a aujourd’hui été vendu à 320 exemplaires. « Ce qui signifie que nous avons touché près de 20 000 personnes, étudiants ou ­salariés d’entreprise », estime ­Karine Le Rudulier, qui a reçu en 2015 le Prix de l’innovation pédagogique en sciences de gestion.

Loin de vouloir remplacer une véritable formation, Kikré a pour objectif de « sensibiliser les étudiants et de favoriser les échanges, en s’appuyant sur la convivialité inhérente au jeu de plateau »,précise l’enseignante, qui ajoute : « Une version numérique aurait, quant à elle, l’avantage d’en élargir la diffusion. » Peut-être une prochaine étape.

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