Vendée Globe : Kito de Pavant secouru sain et sauf
Vendée Globe : Kito de Pavant secouru sain et sauf
Par Véronique Malécot
Le navigateur français, victime d’une grave avarie dans le sud de l’océan Indien, a été secouru dans la nuit.
Kito de Pavant au départ du Vendée Globe. | LOÏC VENANCE / AFP
Mercredi 7 décembre, vers 2 heures (heure française), le skippeur Kito de Pavant, engagé dans le Vendée Globe, a été secouru par l’équipage du navire Marion-Dufresne-II après l’avarie de son monocoque, survenue le 6 décembre. Le skippeur de Bastide-Otio va bien, même s’il est extrêmement déçu et fatigué. Il a été pris en charge par le médecin du bord.
Hier, alors qu’il naviguait au nord des îles Crozet dans une mer très formée, Kito de Pavant a heurté un objet flottant non identifié (OFNI), stoppant son monocoque. Le choc violent, au niveau de la quille, a provoqué une voie d’eau. Face à la gravité de l’avarie, le marin a demandé assistance.
Secouru par un ravitailleur
Un ravitailleur des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), le Marion-Dufresne-II, se trouvait alors à une centaine de milles nautiques de la position de Kito de Pavant. Prévenu par la direction de course du Vendée Globe, le navire s’est dérouté pour secourir le skippeur et est arrivé sur zone vers 17 h 30 (heure française) alors que la nuit tombait.
« Nous étions en contact visuel et par radio VHF avec Kito de Pavant, mais avec la nuit tombante et du gros temps, il était impossible d’intervenir tout de suite sachant que le skippeur maîtrisait encore la situation à bord de son bateau », a expliqué par la suite à l’organisation le commandant Dudouit, du Marion-Dufresne-II. « D’un commun accord, nous avons décidé d’attendre le lever du jour pour mettre notre semi-rigide à l’eau et venir le chercher. »
La situation s’est aggravée en fin de nuit, Kito de Pavant n’arrivant plus à endiguer la montée de l’eau. Le skippeur a alors été récupéré par un semi-rigide du Marion-Dufresne-II et embarqué à bord du ravitailleur.
« Moralement, je suis assez marqué, physiquement, je n’ai rien »
Joint par la direction de course, après son sauvetage, Kito de Pavant raconte : « Le choc a été très net, très fort. J’ai tapé quelque chose, je ne sais pas quoi, mais j’ai entendu un gros bruit sec et j’ai tout de suite pensé à quelque chose de dur. […] Quand je suis allé voir, la quille était encore accrochée, mais après avoir enroulé la trinquette [voile d’avant triangulaire] pour ralentir le bateau, elle était descendue d’une dizaine de centimètres. Cela n’a fait que s’aggraver : je ne pouvais pas intervenir. »
« J’ai eu de la chance dans mon malheur ! Le “Marion-Dufresne” était sur zone et il n’y est que quatre fois par an. Les conditions étaient mauvaises et en fin de nuit, je n’arrivais plus à étaler la voie d’eau. Ça a été dur de quitter mon bateau et de l’abandonner au milieu de nulle part, ça me fait mal au cœur de le perdre […] C’est terrible de laisser le bateau sur place, parce que je perds beaucoup et les conséquences seront lourdes : c’est la première fois que je perds un bateau. Moralement, je suis assez marqué, physiquement, je n’ai rien. »
Le skippeur va poursuivre sa route durant trois semaines à bord du Marion-Dufresne-II vers les îles Crozet, puis Kerguelen et Amsterdam. « Ce sont des régions que je ne connais pas et je vais donc faire le tour de ces îles désolées. »