Primaire à droite : de grandes disparités dans les comptes de campagne
Primaire à droite : de grandes disparités dans les comptes de campagne
Par Enora Ollivier
Alain Juppé, François Fillon et Nicolas Sarkozy ont dépensé plus de un million d’euros pour leur campagne. Loin devant Jean-François Copé et ses 101 000 euros de budget.
Alain Juppé et François Fillon se recontrent à la Haute Autorité après la victoire de François Fillon au deuxième tour de la primaire de la droite, le 27 novembre. | MICHAEL ZUMSTEIN / AGENCE VU POUR "LE MONDE"
La Haute Autorité de la primaire de la droite a publié, mercredi 21 décembre, les comptes de campagne des sept postulants. Y sont recensées les recettes et les dépenses effectuées du 21 septembre, jour de la publication officielle de la liste des candidats, au 27 novembre, date du second tour.
Les documents montrent de grandes disparités entre les dépenses engagées par les trois personnes arrivées sur le podium au premier tour – François Fillon, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy – et les quatre suivantes – Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, Jean-Frédéric Poisson et Jean-François Copé.
Le parti Les Républicains (LR) avait fixé à 1,5 million d’euros le maximum des dépenses autorisées. Alain Juppé frôle ce plafond avec 1,488 millions d’euros, devant François Fillon (1, 482 million d’euros) et Nicolas Sarkozy (1, 301 millions d’euros). Les quatre autres candidats sont largement sous la barre du million d’euros : Bruno Le Maire a déboursé 596 807 euros, Jean-Frédéric Poisson 283 498 euros, Nathalie Kosciusko-Morizet 112 739 euros, Jean-François Copé 101 064 euros.
Cette hétérogénéité de budgets s’explique notamment par le fait que LR, lourdement endetté, n’a pas accordé un centime aux candidats. Ces derniers devaient donc en grande partie compter sur les dons pour financer leur campagne.
Sans surprise, ce sont les réunions publiques qui représentent le poste de dépenses le plus important. François Fillon a engagé un peu plus de un million d’euros pour ses meetings, soit plus du double de Nicolas Sarkozy (449 000 euros). L’ancien chef de l’Etat, menacé d’un procès dans l’affaire Bygmalion, a voulu laisser derrière lui l’image des fastueux shows de la campagne présidentielle de 2012 et a privilégié, pour ses réunions publiques, gymnases et petites salles de province, plus modestes.
Parmi les autres frais relevés chez chaque candidat, figurent la propagande imprimée et audiovisuelle, le salaire du personnel recruté pour la campagne, la gestion d’un site Internet, la location de permanence ou encore les conseils en communication.
Primaire à gauche : le PS donne 50 000 euros à ses candidats
Les règles de financement de la primaire à gauche, qui se tient les 22 et 29 janvier, varient sensiblement. Les quatre candidats socialistes (Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Benoît Hamon) bénéficient chacun de 50 000 euros de la part du PS. Une somme que ne touchent pas les trois candidats de partis associés : Sylvia Pinel (Parti radical de gauche), Jean-Luc Bennahmias (Front démocrate) et François de Rugy (Parti écologiste).
Comme à droite, les sept postulants doivent financer la majeure partie de leur campagne par des dons, dans la limite de 7 500 euros par personne physique. Manuel Valls a indiqué qu’il comptait faire une campagne d’un montant de « 300 000 à 500 000 euros ». Arnaud Montebourg a évalué sa campagne entre 300 000 et 400 000 euros. Vincent Peillon, à ce stade, n’a pas donné de chiffres, mais jusqu’ici, il n’a pas donné de meetings, et effectué uniquement des déplacements thématiques peu coûteux.