Anne Hidalgo dénonce « l’immense gâchis » du quinquennat
Anne Hidalgo dénonce « l’immense gâchis » du quinquennat
Par Béatrice Jérôme, Nicolas Chapuis
Dans un entretien au « Monde », la maire de Paris assure que « seul le positionnement de Vincent Peillon peut permettre à la gauche d’être au deuxième tour ».
La maire de Paris, Anne Hidalgo, le 11 janvier 2017 dans son bureau de l'hôtel de ville. | OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP POUR LE MONDE
Un mois après avoir déclaré son soutien à Vincent Peillon pour la primaire de la gauche, la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, défend dans un entretien au Monde son candidat, dont la campagne peine à décoller. M. Peillon « élève le débat », selon elle, et il est seul qui peut permettre à la gauche d’être présente au second tour de la présidentielle. Elle lâche ses coups contre le présient de la République, son ancien premier ministre Manuel Valls et son ancien ministre de l’économie, Emmanuel Macron.
Vincent Peillon « élève le débat »
Anne Hidalgo soutient Vincent Peillon car « il y avait un manque dans cette primaire, avant sa candidature. Il n’y avait pas l’expression de la social-démocratie qu’il incarne et dans laquelle je me reconnais. De plus, Vincent élève le débat. »
Selon elle, « seul le positionnement de Vincent Peillon peut permettre à la gauche d’être au deuxième tour. Il vient occuper un espace que d’autres se sont évertués à détruire. Il peut réconcilier les différentes familles de pensée, en amenant l’ensemble de la gauche à dialoguer ».
Hollande et Valls ? « Je leur en veux »
Elle estime que trois personnes sont « responsables de l’immense gâchis du quinquennat qui se termine » : « François Hollande, qui a décidé de la politique à conduire, Emmanuel Macron qui a été son conseiller et l’inspirateur d’une pensée qui a très largement fracturé la gauche, et Manuel Valls. » Elle soutient que la social-démocratie est en danger, car « il y a eu beaucoup d’amalgames et d’inculture de la part de ceux qui ont été les chefs de file de ce quinquennat. Ils nous ont conduits à un état de confusion absolue. Je leur en veux pour cela. Je suis triste face à cet énorme gâchis. Nous n’étions pas obligés de nous infliger ça. »
Soutiendra-t-elle le gagnant de la primaire... Pas certain
Après cette violente critique de l’un des vainqueurs potentiel de la primaire de la gauche, Manuel Valls, la maire de Paris reste évasive face à la question « soutiendrez-vous le gagnant de la primaire quel qu’il soit ? » : « J’espère avant toute chose que Vincent gagnera. » Le 21 décembre, malgré son soutien déjà déclaré à Vincent Peillon, Mme Hidalgo avait adressé à chacun des candidats une lettre de cinq pages pour leur faire part de ses propositions.