Lors d’événements plus récents, le taux d’erreur moyen est tombé à 72 %. / Quentin Hugon / Le Monde

2 470 signalements… dont 2 297 fausses alertes. C’est le bilan en apparence très mitigé des premiers tests de la police galloise en matière de reconnaissance faciale automatique, menés en juin 2017 à Cardiff, qui ont provoqué l’ire d’associations de défense des libertés publiques, à l’image de Big Brother Watch.

A l’occasion de la finale de la Ligue des champions, la police a ainsi scanné en temps réel les visages des passants grâce à des caméras de sécurité. Des données ensuite comparées automatiquement avec une base de données de 500 000 clichés anthropométriques.

Les comparaisons ont donné lieu à de très nombreux signalements… qui, dans près de 93 % des cas, se sont avérés être de fausses alertes, le système de reconnaissance confondant en réalité les passants avec des individus suspects.

L’opération a pourtant ensuite été régulièrement répétée lors des mois qui ont suivi, à l’occasion d’autres événements sportifs et de concerts.

Pas d’arrestation par erreur

Il s’agirait pourtant d’un « succès retentissant », d’après la police de Galles du Sud, qui, à l’issue de dix mois d’utilisation du dispositif, dressait vendredi 4 mai un premier bilan sur son site.

Si le système souffrait d’un taux d’erreur (ou « faux positif ») de près de 93 % lors de la finale de la Ligue des champions, il est tombé à 72 % en moyenne lors d’événements ultérieurs, sur des volumes certes moindres.

Dans un communiqué paru le même jour, la police de Galles du Sud préfère d’ailleurs insister sur le verre à moitié plein, expliquant que le système de reconnaissance faciale automatique aurait en fin de compte permis 450 arrestations depuis juin 2017 – et, déjà, plusieurs condamnations. « Bien sûr que notre système de reconnaissance faciale n’est pas précis à 100 % », se défend la police. Cependant, « aucun individu n’aurait été arrêté après un faux positif ».

« La majorité du temps », les erreurs seraient ainsi rapidement retoquées par un agent humain chargé de vérifier les résultats de l’outil de reconnaissance faciale. Dans les cas, minoritaires à en croire la police, où une erreur ne serait pas immédiatement identifiée, « une discussion entre l’officier de police [chargé d’intervenir] et l’individu » serait « normalement » suffisante pour dissiper les derniers risques d’erreur.

Dans le même communiqué, la police galloise s’est dite soucieuse de respecter le règlement général sur la protection des données (RGPD), qui entrera en vigueur le 25 mai dans l’ensemble de l’Union européenne. Tout en évoquant « la nécessité de conserver un équilibre entre sécurité et vie privée ».