Les Marocains abordent la CAN 2017 avec pessimisme
Les Marocains abordent la CAN 2017 avec pessimisme
Par Youssef Ait Akdim (contributeur Le Monde Afrique, Rabat)
Les Lions de l’Atlas visent les quarts de finale de la compétition, malgré quatre joueurs clés déclarés forfaits pour blessures.
Les Lions de l’Atlas sauront-ils rugir à Oyem, au Gabon ? La question est sur les lèvres de tous les supporteurs vert et rouge depuis l’ouverture, samedi 14 janvier, de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) dans le pays pétrolier d’Afrique centrale. Le climat général est au pessimisme, sinon au défaitisme. Le Maroc n’a remporté qu’une seule fois la CAN, c’était en 1976.
La sélection marocaine jouera ses matchs de la poule C dans l’enceinte du nouveau stade de la quatrième ville du Gabon, tout juste inauguré par Ali Bongo. Les travaux avaient pris tellement de retard que la presse marocaine a craint jusqu’au bout de mauvaises surprises. Le stade a finalement bien été réceptionné par la Confédération africaine de football (CAF) et inauguré le 9 janvier.
Au-delà des craintes sur l’état de la pelouse, c’est le potentiel offensif des Marocains qui inquiète, malgré un bilan honorable lors des qualifications, où les Lions de l’Atlas avaient remporté 16 points sur 18 possibles (5 victoires et un match nul). Mais l’équipe nationale marocaine s’est inclinée sans marquer face à la Finlande (1-0), lors du dernier match préparatoire avant la CAN, joué à Al-Aïn, aux Emirats arabes unis. Les forfaits se sont par ailleurs multipliés ces dernières semaines dans les rangs de la ligne d’attaque et du milieu de terrain.
Le 8 janvier, la Fédération royale marocaine de football a annoncé le forfait de Sofiane Boufal, milieu offensif du club anglais de Southampton. La défection de l’ancien joueur de Lille s’ajoute à celles de Noureddine Amrabat, (Warford), Younès Belhanda (Nice), Oussama Tannane (Saint-Etienne), tous pour blessure. L’état de préparation de leurs remplaçants Omar Al-Kaddouri (Naples) et Ismail Al-Haddad (Wydad de Casablanca) ne rassure pas plus.
Des Lions édentés
Ce sont donc des Lions de l’Atlas édentés qui se présentent, lundi 16 janvier, pour leur premier match contre les Léopards de la République démocratique du Congo (RDC), avant de rencontrer, vendredi, les Eperviers du Togo. Le choc le plus attendu est prévu pour le mardi 24 janvier face aux Eléphants de Côte d’Ivoire, tenants du titre. Un programme relevé.
L’équipe nationale ivoirienne est bien connue du sélectionneur du Maroc, Hervé Renard, puisque le Français avait mené la Côte d’Ivoire jusqu’à la victoire finale lors de la dernière CAN 2015 ainsi que la Zambie lors de la CAN 2012.
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Durée : 04:09
Mais la magie d’Hervé Renard ne convainc pas tout le monde. En témoignent les déclarations à la télévision algérienne de Badou Zaki, ancien sélectionneur national et gardien de but légendaire des Lions marocains dans les années 1980 (118 sélections) : « Toutes les équipes participantes visent la coupe, sauf la sélection marocaine, pour qui l’objectif est d’accéder aux quarts de finale. Celles qui se battront pour le titre sont celles qui ont l’habitude de jouer au premier plan et se qualifient pour la Coupe du monde. »
Et Badou Zaki de rappeler qu’en dehors de la finale perdue en 2004 sous sa direction, le Maroc a été régulièrement éliminé au premier tour de la CAN, entre 2006 à 2013. En 2015, les Lions de l’Atlas avaient carrément été disqualifiés avant le stade des qualifications.