Plan d’urgence médicale au Nigeria après le bombardement d’un camp de déplacés
Plan d’urgence médicale au Nigeria après le bombardement d’un camp de déplacés
Le Monde.fr avec AFP
Au moins 52 personnes ont été tuées et 120 autres blessées, mardi matin, lors de ce bombardement d’un camp de déplacés fuyant le groupe Boko Haram.
Le camp de déplacés de Rann dans le Nord du Nigeria le 17 janvier après que l’armée nigériane l’a bombardé (image de Médecins sans frontières). | HANDOUT / AFP
Les opérations de secours se poursuivent, mercredi 18 janvier, dans le nord-est du Nigeria où un camp de déplacés a été bombardé, « par erreur », par l’armée nigériane, faisant au moins 52 morts et plus de 120 blessés, selon l’organisation non gouvernementale Médecins sans frontières (MSF).
Hôpitaux publics, médecins et ambulances de Maiduguri, la grande ville de la région et le berceau des islamistes de Boko Haram, sont en alerte dans le cadre du « plan d’urgence médical » déclenché par les autorités de l’Etat de Borno.
Les frappes aériennes ont eu lieu mardi matin à Rann, dans le nord de l’Etat de Borno, alors que les humanitaires distribuaient de la nourriture aux déplacés, forcés de fuir les violences.
« Une réponse d’urgence était peu à peu apportée dans cette localité qui était, il y a peu de temps encore, inaccessible » aux humanitaires, rapporte Edward Kallon, coordinateur des Nations unies pour le Nigeria, ajoutant que Rann compte 43 000 déplacés, qui souffraient déjà de « manque de nourriture et [de] sévère malnutrition ».
« Regrettable erreur opérationnelle »
« Cette attaque à grande échelle contre des personnes vulnérables qui ont déjà fui des violences extrêmes est choquante et inacceptable », a rappelé le docteur Jean-Clément Cabrol, directeur des opérations de MSF.
Le président nigérian a déclaré avoir appris avec « une profonde tristesse » ce bombardement, qu’il qualifie de « regrettable erreur opérationnelle », alors que l’armée nigériane avait revendiqué de nouvelles victoires contre Boko Haram, qui a prêté allégeance à l’organisation djihadiste Etat islamique, après presque huit années de violences qui ont fait au moins 20 000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés.
Des bombardements « accidentels » ont déjà eu lieu par le passé au Nigeria : en mars 2014, un avion militaire avait tué cinq personnes en frappant par erreur le village de Kayamla, dans la région de Konduga (Etat de Borno). Le chasseur avait confondu le village avec un camp de Boko Haram lors d’un raid nocturne.