« Paye ton bahut », une page pour dénoncer le sexisme au lycée et au collège
« Paye ton bahut », une page pour dénoncer le sexisme au lycée et au collège
Sur le modèle du Tumblr « Paye ta fac », une page Facebook visant à libérer la parole de victimes de sexisme en milieu scolaire a recueilli, quatre jours après son lancement, plus de 12 000 mentions « J’aime ».
Une page Facebook « PayeTonBahut » a été lancée pour recueillir les témoignages de propos sexistes au lycée et au collège. | PayeTonBahut
« Ne vous étonnez pas de vous faire agresser sexuellement dans la rue, vu la façon dont vous vous habillez, c’est de la provocation », « Mesdemoiselles, évitez les débardeurs ou les décolletés, il ne faudrait pas distraire vos camarades ». Quelques semaines après le lancement du Tumblr « Paye ta fac » dans l’enseignement supérieur, une initiative similaire vise à recueillir les témoignages sur le sexisme ordinaire pratiqué au collège et au lycée.
Intitulée « Paye ton bahut », la page Facebook lancée par une lycéenne le 15 janvier a déjà obtenu plus de 12 000 mentions « J’aime ». Une soixantaine de citations ont été publiées ; principalement des commentaires déplacés de professeurs, mais aussi de camarades. Un grand nombre tournent autour de la tenue vestimentaire des collégiennes et des lycéennes. L’objectif est de « libérer la parole de victimes de sexisme, ou d’autres formes de discriminations pouvant y être associées », explique le descriptif de la page.
Une initiative qui s’inscrit dans la continuité du Tumblr « Paye ta shnek », créé en 2012 pour dénoncer le harcèlement sexiste dans l’espace public, suivi de multiples déclinaisons dans divers milieux, comme « Paye ta robe », chez les avocats ou encore « Paye ton journal » dans la presse.
Dans le monde de l’enseignement supérieur, les étudiants du master 2 stratégies du développement culturel de l’université d’Avignon ont lancé, le 22 décembre, le blog « Paye ta fac ». Humour graveleux, théories économiques douteuses sur la responsabilité des femmes dans le chômage de masse, poncifs sur la maternité et même harcèlement sexuel, le site montre l’étendue des remarques sexistes dans le monde des universités et des grandes écoles, loin d’être préservé de ce type de propos.