APB : selon quels critères les lycéens obtiennent-ils leurs voeux d’études supérieures ?
APB : selon quels critères les lycéens obtiennent-ils leurs voeux d’études supérieures ?
Par Séverin Graveleau
Le fonctionnement d’Admission post-bac suscite débats et fantasmes. Mais ce n’est pas la « machine » qui décide de l’orientation des lycéens. Enfin… pas vraiment. Décryptage, alors que les inscriptions pour la rentrée 2017 débutent vendredi 20 janvier.
APB
Ce sont trois petites lettres qui donnent des sueurs froides à quelque 800 000 élèves de terminale et étudiants en réorientations chaque année… et à leurs parents. APB : du nom de la plate-forme d’Admission post-bac qui leur permet, depuis 2008, d’effectuer leur demande d’inscription dans les filières de l’enseignement supérieur, et dont la version 2017 s’ouvre aux inscriptions à compter de ce vendredi 20 janvier. Au total, près de 12 000 formations y sont proposées : de quoi donner l’illusion d’un nombre de choix quasi infini. Mais la réalité est tout autre. Car APB n’a été créée que pour faire coïncider de manière optimale la « demande » des élèves (exprimée sous forme de vœux) avec « l’offre » de formation.
L’algorithme utilisé par le programme vise à satisfaire le maximum de premiers vœux d’élèves, en fonction du nombre de places disponibles dans les formations, et des critères de priorité ou de sélection utilisés pour les départager. Il est ainsi censé apporter plus de transparence, en sortant les élèves des décisions arbitraires, des files d’attente devant les établissements et de la règle du « premier arrivé, premier servi » qui régnait par le passé.
Entre stratégie et envie
Mais tout cela fonctionne si ces critères sont clairs. Ils le sont dans le cadre des filières sélectives, comme les prépas, les IUT ou les écoles de commerce : dossier ou niveau scolaire, concours, etc. Ils le sont aussi dans le cadre des filières non sélectives de l’université : obtention du bac. Mais un peu moins à l’entrée des filières universitaires en tension (droit, santé, sport…) où le nombre de places est contingenté. C’est en tout cas ce qu’estimait, en 2016, une association de lycéens qui a demandé la publication de l’algorithme et de ses critères. Le ministère a fini par publier des éléments confirmant que sont prioritaires dans ces filières les candidats de l’académie ayant placé la formation en premier vœu. Et qu’un tirage au sort est réalisé par l’algorithme, en dernier recours, pour les départager s’ils sont trop nombreux.
C’est le seul cas où la « machine décide toute seule », pourrait-on dire. Pour le reste, les candidats doivent finalement trouver le juste milieu entre stratégie et envie dans l’ordonnancement de leurs vœux. En se rappelant bien qu’un vœu accepté annule tous les suivants. Et, ainsi, qu’une filière sélective, ou « contingentée » à l’université, a plus de chance d’être décrochée si elle est placée en haut de la liste.