Affaire des assistants parlementaires : Marine Le Pen estime que le Parlement européen « agit en violation de l’Etat de droit »
Affaire des assistants parlementaires : Marine Le Pen estime que le Parlement européen « agit en violation de l’Etat de droit »
Le Monde.fr avec AFP
Le Parlement européen a envoyé à Marine Le Pen deux lettres de recouvrement, lui réclamant près de 340 000 euros, dans une affaire concernant deux assistants parlementaires.
Marine Le Pen s’est indignée que le recouvrement lui soit demandé « sans que la justice ait eu à se prononcer », sur cette affaire, qui fait l’objet depuis la mi-décembre d’une information judiciaire et qui touche d’autres eurodéputés FN. | FRANCOIS LO PRESTI / AFP
Marine Le Pen, candidate du Front national à la présidentielle, a accusé vendredi 27 janvier le Parlement européen d’agir « en violation » de « l’Etat de droit » et « du droit français », alors qu’elle devrait rembourser dès le 1er février le salaire de deux assistants qui n’auraient travaillé que pour son parti.
« Je me battrai, je suis convaincue que je gagnerai contre le Parlement européen », a assuré la présidente du FN lors d’une conférence de presse à Denain (Nord), lors d’une visite sur le thème des seniors.
Le Parlement européen a envoyé à Marine Le Pen deux lettres de recouvrement lui réclamant près de 340 000 euros, estimant que l’eurodéputée française avait perçu ces sommes pour rémunérer deux assistants qui n’auraient travaillé que pour son parti, selon une source parlementaire.
« Le Parlement européen, sans m’avoir entendue, ni donné des arguments, décide d’opérer le remboursement d’une somme aussi considérable que celle-là », a protesté l’eurodéputée. « Quand on est un peu attaché aux droits de l’homme et de la défense, on ne peut que s’étonner de ce genre de comportements », a-t-elle encore dit.
Un premier recouvrement attendu à partir du 1er février
Une première lettre a été envoyée le 9 décembre, concernant le cas, le plus sérieux, de Catherine Griset. Dans ce cas, le recouvrement devrait commencer à partir du 1er février.
« Il y a une véritable zone de non-droit. Le Parlement, de manière parfaitement unilatérale, sans s’être justifié sur les raisons de cette décision, a décidé de réclamer le remboursement du salaire de mon assistante (ndlr : Catherine Griset), qui travaille, elle », allusion à l’enquête sur l’emploi comme assistante parlementaire de Penelope Fillon par son époux, candidat à la présidentielle.
Pour Mme Le Pen, il est reproché à Mme Griset, employée comme assistante accréditée, de n’avoir « pas assez » été au Parlement européen. « C’est quoi “assez” […] ? Vous décrétez ça sur la base de quels éléments ? Rien. »
Une information judiciaire ouverte par le parquet de Paris
Marine Le Pen s’est indignée que le recouvrement lui soit demandé « sans que la justice ait eu à se prononcer », sur cette affaire qui fait l’objet depuis la mi-décembre d’une information judiciaire et qui touche d’autres eurodéputés FN.
Pour elle, c’est « une décision politique de la part du Parlement européen, qui n’est pas une administration, mais un organe politique dirigé par un socialiste [ndlr : Martin Schulz, qui n’en est plus président] qui a toujours dit qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour briser notre groupe, nous combattre politiquement ».
« Nous sommes jugés par des gens qui sont nos adversaires politiques », a-t-elle encore critiqué.