Le maire de Grande-Synthe s’oppose à la fermeture du camp de réfugiés
Le maire de Grande-Synthe s’oppose à la fermeture du camp de réfugiés
Le Monde.fr avec AFP
Le ministre de l’intérieur, Bruno Le Roux, a annoncé qu’il voulait procéder au démantèlement du camp « le plus rapidement possible ».
Des migrants dans le camp de Grande-Synthe, près de Dunkerque, dans le nord de la France, le 25 janvier 2017. | PHILIPPE HUGUEN / AFP
Le maire écologiste de Grande-Synthe (Nord), Damien Carême, a catégoriquement refusé mercredi 15 mars la fermeture du camp de réfugiés installé depuis un an dans sa commune. L’élu s’est dit surpris par l’annonce du ministre de l’intérieur d’un « démantèlement » de ce site « le plus rapidement possible ».
« Je n’étais pas au courant du tout, je suis très surpris ! Je ne suis pas d’accord », a-t-il déclaré, en précisant que « ce camp est aujourd’hui plus que nécessaire, car si on en est là aujourd’hui, c’est parce que la réponse humanitaire n’était pas suffisante ».
Le ministre de l’intérieur, Bruno Le Roux, avait annoncé un peu plus tôt dans l’après-midi qu’il voulait « le plus rapidement possible » commencer « à procéder au démantèlement du camp », lors d’une audition devant une commission du Sénat. Il évoquait les comportements « inacceptables » constatés sur ce site où vivent quelque 1 500 personnes, avec une forte présence de passeurs. « On ne peut plus laisser les choses continuer comme cela », a affirmé le ministre.
Absence d’autres solutions
De son côté, M. Carême dénonce la suroccupation des centres d’accueil et d’orientation (CAO), à l’origine, selon lui, des tensions dans ce camp de migrants ouvert en avril 2016 :
« Il n’y a pas de solution ! Si on en est à 1 500 personnes aujourd’hui sur le camp, c’est parce qu’il n’y avait plus de places dans les CAO. On voit bien qu’on a joué un rôle indispensable, et je ne vois pas comment arrêter ce rôle. »
Le maire de Grande-Synthe reconnaît « quelques tensions », citant « une petite manifestation qui a un peu débordé » mardi soir, mais qui « ne justifie pas la fermeture ou une annonce aujourd’hui ».
M. Carême doit rencontrer M. Le Roux, jeudi 16 mars à Paris, pour discuter du renouvellement de la convention tripartite signée l’an dernier entre l’Etat, la ville de Grande-Synthe et l’Afeji, l’association agréée chargée de la gestion du camp.
Vos questions sur le camp de migrants de Grande-Synthe
Durée : 02:21