La passation des pouvoirs, une journée qui s’appuie sur l’usage et le protocole
La passation des pouvoirs, une journée qui s’appuie sur l’usage et le protocole
Le Monde.fr avec AFP
Le 14 mai à 10 heures, François Hollande recevra Emmanuel Macron, son dernier invité au palais de l’Elysée, avant de lui céder sa place.
Comment se déroule une passation des pouvoirs ?
Durée : 02:02
Le rendez-vous a été fixé dimanche 14 mai à 10 heures. Sauf imprévu majeur, à cette heure-là, Emmanuel Macron pénétrera dans la cour d’honneur de l’Elysée. Un tapis rouge d’une soixantaine de mètres, bordé par un détachement de la garde républicaine, le conduira jusqu’au perron du palais présidentiel. Là, François Hollande recevra son ancien ministre de l’économie devenu son successeur, selon un protocole élyséen qui s’appuie à la fois sur l’usage et sur des règles strictes.
Le président de la République sortant et le nouvellement élu s’entretiendront brièvement dans le bureau présidentiel. C’est théoriquement lors de cet entretien qu’Emmanuel Macron recevra les codes nucléaires. Puis, François Hollande quittera les lieux, achevant ainsi un quinquennat au bilan mitigé, qui débouche sur une recomposition politique inédite sous la Ve République.
Commencera alors la cérémonie d’investiture, dans la salle des fêtes de l’Elysée, selon un déroulement assez strict. Elle débutera par la proclamation officielle des résultats de l’élection présidentielle par le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, suivie de la signature par Emmanuel Macron du procès-verbal d’investiture.
Le nouveau chef de l’Etat se verra ensuite remettre le grand collier d’honneur de grand maître de l’ordre de la Légion d’honneur par le grand chancelier, avant de prononcer son discours d’investiture. Les honneurs militaires seront rendus par la garde républicaine dans le parc de l’Elysée à celui qui devient aussi ce même jour le chef des armées. Vingt et un coups de canon seront tirés sur la place des Invalides.
Des détails en cours de discussion
Le huitième président de la Ve République, après avoir salué ses invités réunis dans la salle des fêtes, quittera alors l’Elysée en voiture, escorté par la garde républicaine, pour se rendre sur l’avenue des Champs-Elysées, jusqu’à l’arc de triomphe de l’Etoile, où il déposera une gerbe sur la tombe du Soldat inconnu. Certains chefs d’Etat choisirent de rendre des hommages supplémentaires, tel François Mitterrand, qui se rendit en 1981 au Panthéon, une rose à la main.
Emmanuel Macron sera ensuite reçu à l’hôtel de ville de Paris, a confirmé le cabinet de la maire, Anne Hidalgo. Le protocole républicain prévoit que le président nouvellement élu rende cette visite officielle, mais elle n’a pas forcément lieu le même jour que la passation de pouvoirs. En 2007, Nicolas Sarkozy s’était rendu à l’hôtel de ville une dizaine de jours après son entrée en fonction.
En 2012, c’est à l’issue de cette cérémonie que François Hollande avait dévoilé le nom de son premier ministre. Ce qu’Emmanuel Macron semble également avoir l’intention de faire, puisque le secrétaire général de son mouvement, Richard Ferrand, a redit le 7 mai que M. Macron annoncerait le nom du chef de son gouvernement « aussitôt installé », soit une semaine après son élection.
Voilà pour les grandes lignes de cette journée particulière, si l’on en croit les éditions précédentes. Mais des détails font encore l’objet de discussions entre les équipes de communication qui entourent le nouveau président et le secrétariat général de l’Elysée, et pourraient bien ne pas filtrer avant le jour J.
Quel rôle jouera Brigitte Macron, la « part non négociable » d’Emmanuel Macron ? Arrivera-t-elle au côté de son époux, ou un peu plus tôt, avec les invités ? La place de la compagne et de la famille du président varie selon les quinquennats, puisque aucun statut officiel de « première dame » n’existe en France — un état de fait qu’Emmanuel Macron a déclaré vouloir changer, le 27 avril sur TF1.
Emmanuel Macron accompagnera-t-il François Hollande jusqu’à sa voiture ? Ce fut le cas lors de la passation de pouvoirs entre François Mitterrand et Jacques Chirac, puis entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Mais en 2012, François Hollande, lui, avait laissé Nicolas Sarkozy rejoindre seul son véhicule. Il avait d’ailleurs regretté dans le documentaire Moi, candidat, de Jean-Baptiste Péretié, ce qui avait pu être interprété alors comme un manque de courtoisie.
Quel rôle pour l’épouse du président de la République ?
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