Augmentation du nombre de PDG congédiés pour des manquements à l’éthique
Augmentation du nombre de PDG congédiés pour des manquements à l’éthique
Le Monde.fr avec AFP
Le nombre de licenciements, liés au manque de déontologie, a augmenté de 36 % depuis 2012. Cette hausse est significative dans les très grandes entreprises.
Le nombre de dirigeants d’entreprises démis de leurs fonctions pour des manquements éthiques a fortement augmenté dans le monde ces dernières années, notamment dans les sociétés à forte capitalisation boursière, souligne une étude publiée lundi 15 mai par le cabinet PwC.
D’après cette étude, qui analyse les renouvellements de dirigeants dans les 2 500 plus grandes entreprises cotées en bourse à travers le monde, le nombre de départs consécutifs à des scandales ou à des affaires ayant trait à l’éthique a augmenté de 36 % au cours des cinq dernières années.
Entre 2007 et 2011, seuls 3,9 % des changements de dirigeants étaient dus à des comportements inappropriés, comme des actes de corruption, des délits d’initié, des actions entraînant un désastre écologique ou des problèmes de harcèlement. Or depuis 2012, ce chiffre atteint 5,3 %.
Cette augmentation, qui s’inscrit dans une tendance à la baisse du taux de renouvellement mondial chez les dirigeants d’entreprise (15 % des grandes entreprises ont changé de dirigeant en 2016 contre 16,6 % en 2015), est particulièrement marquée dans les très grandes entreprises, souligne PwC.
Les conseils d’administration plus vigilants
« Il y a de plus grandes attentes concernant la moralisation de la vie publique. Cela touche aussi les entreprises », explique Pierre Péladeau, associé Strategy &, l’activité de conseil en stratégie de PwC, qui attribue la hausse des évictions pour cause éthique à plusieurs facteurs.
Parmi eux : « la méfiance de l’opinion publique suite à la crise financière de 2007-2008 », le « renforcement de la réglementation », mais aussi « l’arrivée massive des moyens de communication numérique », à l’origine d’une « accélération de l’information », qui nous parvient en continu.
« Les conseils d’administration sont beaucoup plus conscients » que par le passé des « risques » liés aux affaires. « Ils savent qu’ils sont surveillés, donc ils font attention », explique à l’AFP M. Péladeau, qui précise que « l’ensemble des régions du monde sont concernées ».
Selon PwC, le nombre de départs liés à des manquements à l’éthique a ainsi grimpé de 41 % depuis 2012 dans les pays d’Europe occidentale, et de 141 % dans les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), où « les scandales et les affaires ont eu le plus d’impact ces dernières années ». Le nombre de départ suite à des scandales a également fortement augmenté dans les entreprises américaines et canadiennes (+102 %). Ces dernières enregistrent toutefois le taux de départ le plus bas pour ce motif (3,3 %), en raison d’une « législation plus contraignante en la matière », souligne PwC.