Côte d’Ivoire : trois morts à Bouaké lors d’affrontements entre des « démobilisés » et la police
Côte d’Ivoire : trois morts à Bouaké lors d’affrontements entre des « démobilisés » et la police
Le Monde.fr avec AFP
Trois anciens rebelles ont péri mardi lors d’un assaut des forces de l’ordre à Bouaké, dans le centre du pays. La semaine dernière, des soldats avaient repris leurs mutineries pour obtenir le versement de primes, et obtenu gain de cause.
Trois personnes ont été tuées mardi 23 mai lors d’affrontements à Bouaké, dans le centre de la Côte d’Ivoire, entre policiers et ex-rebelles « démobilisés » qui bloquaient l’entrée de la ville, réclamant des primes similaires à celles des mutins qui ont ébranlé le pays la semaine dernière. « Il y a eu trois morts, des démobilisés, au corridor sud de Bouaké, la police voulait nous déloger », confirme Amadou Ouattara, porte-parole adjoint des « démobilisés ».
Trois corps ensanglantés ont été amenés au Centre hospitalier universitaire de Bouaké, peu après un assaut des forces de police qui ont dispersé vers 7 heures des manifestants qui bloquaient depuis la veille l’entrée sud de la ville, selon un journaliste de l’AFP.
"Il y a eu 3 morts, des démobilisés, au corridor sud de #Bouaké, la police voulait nous déloger" confirme Amadou Ouattara, porte-parole #CIV
— Seb_Hervieu (@Sébastien Hervieu)
« Des gaz lacrymo et une grenade »
Le porte-parole dénonce l’assaut de la police qui a « lancé des gaz lacrymo, puis une grenade qui a tué deux démobilisés, et ont tiré tuant un autre ». « C’est scandaleux ! Nous n’étions pas armés, nous voulions juste nous faire entendre », déplore-t-il.
Les « démobilisés », dont le nombre est estimé à environ 6 000 (pour ce mouvement qui réclame des primes) à travers le pays, sont d’anciens rebelles qui n’ont pas été intégrés à l’armée, contrairement aux mutins. Lors de la mutinerie mi-mai, un « démobilisé » avait été tué à Bouaké par des soldats révoltés qui estimaient que les revendications des « démobilisés » mettaient en péril le paiement de leurs primes.
Le défunt devait être enterré lundi 22 mai et les « démobilisés » avaient appelé à une journée d’action pour ses funérailles. Ils ont bloqué l’entrée sud à Bouaké et l’entrée nord de la ville de Korhogo (nord) dans la journée, alors qu’une cinquantaine d’entre eux ont vainement tenté de bloquer l’entrée nord d’Abidjan. Les démobilisés réclament « 18 millions de francs CFA de primes » (27 000 euros) alors que les mutins ont obtenu 12 millions (18 000 euros) après avoir mené deux mouvements en janvier et en mai.