Le chef de la diplomatie allemande accuse la politique de Trump d’être contraire « aux intérêts de l’Union européenne »
Le chef de la diplomatie allemande accuse la politique de Trump d’être contraire « aux intérêts de l’Union européenne »
Le Monde.fr avec AFP
Sigmar Gabriel a estimé que les actions du président américain avaient « affaibli » l’Occident.
Le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, le 29 mai 2017. | MONIKA SKOLIMOWSKA / AFP
Une politique contraire « aux intérêts de l’Union européenne ». C’est ainsi que le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, a désigné la politique du président états-unien, Donald Trump, estimant que les actions de ce dernier avaient « affaibli » l’Occident.
« Les Etats-Unis (…) jugent qu’imposer les intérêts nationaux est plus important que l’ordre international », a déploré M. Gabriel lors d’une conférence de presse à Berlin, lundi 29 mai. « La politique à courte vue du gouvernement américain est contraire aux intérêts de l’Union européenne », a-t-il ajouté, citant notamment la question du climat et des ventes d’armes au Moyen-Orient.
Et de poursuivre :
« [Lorsqu’un chef d’Etat se rend dans un pays] où les droits de l’homme sont bafoués et ne dit pas un mot dessus mais signe un contrat d’armement (…), lorsqu’il doute du fait que d’autres hommes souffrent, mais aussi meurent, à cause du changement climatique, alors je dis que l’Occident est devenu plus petit, ou au moins qu’il a été affaibli. »
« Défaillance des Etats-Unis »
M. Gabriel faisait référence à la visite il y a une dizaine de jours de M. Trump en Arabie saoudite, à l’occasion de laquelle il a signé avec ses hôtes des accords de plus de 380 milliards de dollars, dont des contrats d’armement de 110 milliards.
« L’Occident est une idée de valeurs universelles (…) un ordre international dans lequel on est convaincu que cet ordre international est plus que la somme des propres intérêts nationaux », a-t-il rappelé, évoquant la « défaillance des Etats-Unis en tant que grande nation ».
« L’Europe obtient un nouveau rôle », a ajouté M. Gabriel, emboîtant le pas de la chancelière Merkel qui avait estimé dimanche que les Européens devaient désormais prendre leur destin en main.
« L’époque où nous pouvions entièrement compter les uns sur les autres est quasi révolue. C’est mon expérience de ces derniers jours », avait dit Mme Merkel dans une allusion à la relation entre l’Europe et les Etats-Unis, mise à rude épreuve lors du voyage en Europe du président des Etats-Unis, Donald Trump.
Elle s’exprimait au lendemain du sommet du G7 (Allemagne, France, Italie, Japon, Canada, Etats-Unis, Royaume-Uni) à Taormina, en Italie, où l’unité des sept pays les plus riches du monde s’était brisée face à un Donald Trump refusant de s’engager en faveur de l’accord de Paris contre le réchauffement climatique.
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