Lâcher de drones au salon du Bourget
Lâcher de drones au salon du Bourget
Par Jean-Michel Normand
Militaires mais aussi à usage civil, les drones occupent une place croissante au salon aéronautique du Bourget qui s’ouvre le 19 juin .
Le moteur du Patroller de Safran est logé en position centrale. | Safran
L’oeil dans le ciel -
Patroller (Safran) - En retard sur les drones militaires MALE (Moyenne altitude longue endurance), les firmes françaises exposent au Bourget des drones tactiques. Le Patroller de Safran Electronics & Defense a déja été commandé à une quinzaine d’unités par l’Armée française. Il est conçu pour effectuer des missions de surveillance, terrestre ou maritime, pèse près d’une tonne et peut voler 24 heures avec un emport de 250 kg de charge utile ainsi que sa boule optronique. Il lui faut moins de 600 mètres pour décoller ou atterrir. Sa drôle d’allure est liée à l’implantation de son moteur en position centrale avec un échappement dirigé vers le ciel afin de réduire sa signature infrarouge. Outre la surveillance des frontières ou de soutien aux interventions au sol, il se destine « à des opérations de guerre électronique (interception et localisation de radiocommunications, détection d’activité, identification de menaces…) » précise Safran.
Le SpyRanger de Thales est un minidrone qui va équiper l’armée française. | Thales
Bon pour les services militaire et civil -
SpyRanger (Thales) - Sur le stand Thales, on retrouve le Spy’Ranger, un mini-drone à voilure fixe – une sorte de tout petit avion – capable de voler trois heures, dans un rayon de 30 kilomètres, en embarquant des systèmes d’imagerie sophistiqués. Adopté par l’armée française qui en a commandé 35 qui seront livrés à partir de 2019, il pourrait aussi convenir à la surveillance des aéroports civils ou des grandes infrastructures. Son poids est de 15 kg, il se déploie en quelques minutes, décolle à l’aide d’une catapulte et quelques mètres lui suffisent pour se poser. Il évolue de jour comme de nuit.
Le Walkyrie de l’américain Kratos a été conçu pour assister les avions de chasse pilotés. | Kratos Defense & Security Solutions, Inc.
Des drones de chasse -
Walkyrie (Kratos) - La société américaine Kratos présente ses drones-chasseurs XQ‑222 Valkyrie et UTAP‑22 Mako conçus commes des « ailiers » afin d’assister les avions de chasse pilotés dans les zones de combat. Selon leurs concepteurs, « ils sont très maniables, furtifs, capables de voler à des vitesses quasi‑supersoniques et peuvent transporter mais aussi déployer des armes ou des systèmes de surveillance ». Valkyrie, qui mesure environ 9,14 mètres de long, dispose d’un rayon d’action de plus de 3 000 milles marins (6 400 km environ). Ces deux drones dits « low cost » affichent un coût qui s’établit entre 2 et 3 millions de dollars. Conçu à la demande des forces armées américaines, le Valkyrie devrait effectuer son premier vol au printemps 2018. Le Mako, lui, est déjà opérationnel, selon Kratos.
Drones Gard d’Azur Drones est relié au sol par un câble qui assure, entre autre, son alimentation, et lui permet de rester huit heures d’affilée en vol stationnaire. | AzurDrones
Surveillance sur le fil -
Un Drones Guard (Azur Drones) - Azur Drones, l’une des PME françaises les plus en vue dans le secteur du drone civil, mise sur l’expérience des nombreux anciens militaires qu’elle a recrutés pour proposer des services inédits en matière de vidéoprotection, un domaine dans lequel elle tend à se spécialiser. Azur Drones présente au Salon du Bourget Drones’Guard, un drone filaire captif relié au sol par un câble assurant la transmission des données et son alimentation électrique. L’engin peut rester en vol stationnaire huit heures d’affilée, à 100 mètres au-dessus du sol. Surveillance d’usines, de parcs à huîtres, d’incendies, de zones maritimes ou de manifestations publiques constituent autant de débouchés pour Azur Drones, qui a déjà engrangé ses premiers contrats. « Nos spécialistes venus de l’armée savent sur quelle zone d’observation zoomer et disposent de vastes connaissances en matière d’intégration des systèmes d’observation », insiste Jean-Marc Crépin, codirecteur général d’Azur Drones.
Dans le cadre d’une utilisation en agriculture, ce drone-hélicoptère peut traiter 30 à 50 ha à l’heure. | Helipse
Le drone-hélicoptère à la française -
HE-2209E d’Helipse - Exposé sur le stand de L’Aérocampus de Bordeaux, le HE-220E est le dernier modèle d’Helipse, constructeur français de drones-hélicoptères. Il ne pèse de 6,8 kg à vide mais peut supporter un poids de 23 kilos au décollage et voler, au maximum, jusqu’à 1h30 (avec 4 kg de charge utile). Ce genre de mini-hélicoptère sans pilote à bord présente l’intérêt de réaliser des opérations plus précises qu’un drone à voilure fixe tout en offrant une autonomie de vol bien supérieure à celle d’un multirotor classique qui reste rarement plus d’une vingtaine de minutes en suspension. En mode tout-automatique ou en pilotage assisté, le HE-220E effectue des relevés topographiques mais aussi et surtout des misssions agricoles. Par exemple, lâcher des trichogrammes (petits insectes qui parasitent les larves de la pyrale du maïs) au dessus des champs avec un rendement de 30 à 50 hectares à l’heure. Son prix tourne autour de 20 000 euros. L’essentiel des drones-hélicoptères fabriqués par Helipse, PME basée à La Couronne (Charente), sont exportés.