Le site de téléchargement T411 fermé à la suite d’une descente de la police suédoise
Le site de téléchargement T411 fermé à la suite d’une descente de la police suédoise
Par Martin Untersinger, Damien Leloup
L’un des principaux sites francophones de téléchargement a été visé par plusieurs plaintes en France.
Le logo de T411. | T411
Le site T411 est inaccessible depuis dimanche soir à la suite d’une opération de la police suédoise, selon le quotidien de référence suédois Dagens Nyheter et les informations du Monde.
Ce site – l’un des derniers annuaires de liens BitTorrent francophones, qui proposait un catalogue de liens permettant de télécharger films, jeux et musiques, sans héberger lui-même les fichiers – a été visé, selon nos informations, par des plaintes de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) et de plusieurs membres de l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA).
L’enquête, menée par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Rennes, a été confiée à la section de recherche de Rennes et dure depuis plusieurs mois. Les enquêteurs français ont sollicité l’aide de la police suédoise.
Cette dernière a arrêté deux personnes, soupçonnées d’être les administrateurs du site. Ce ne sont pas des Français. Selon Dagens Nyheter, il s’agirait de deux citoyens ukrainiens disposant d’un permis de séjour en Suède. Ils devraient être mis en examen pour violation de la loi sur le droit d’auteur et blanchiment d’argent.
Le procureur suédois chargé de l’affaire a refusé de commenter le dossier, se bornant à affirmer que l’opération avait été menée en collaboration avec la police française.
T411, qui annonce généralement ses maintenances à l’avance, avait tout à coup quasiment disparu, ce dimanche, donnant naissance à une rumeur selon laquelle les administrateurs avaient été arrêtés par la police canadienne.
Ouvert uniquement sur invitation, T411 oblige ses utilisateurs à respecter un ratio de partage – pour pouvoir télécharger des fichiers volumineux, il faut également laisser à disposition ses propres fichiers, sous peine d’être banni du site. Dans les heures qui ont suivi la fermeture du site, plusieurs clones de T411 ont été mis en ligne, mais semblent être de simples copies conçues pour dérober les mots de passe des personnes s’y inscrivant.