« Egon Schiele » : chromo sage pour peintre scandaleux
« Egon Schiele » : chromo sage pour peintre scandaleux
Par Thomas Sotinel
La biographie du peintre viennois devient, avec Dieter Berner, une succession d’épisodes organisés comme une notice Wikipedia.
Comment réaliser un film sage sur un homme scandaleux ? Il suffit de confier le rôle principal – en l’occurrence, celui d’Egon Schiele, peintre viennois, repris de justice, considéré à son époque comme un pornographe – à un acteur ressemblant, mais inexpressif. Organiser sa biographie en chapitres bien classés qui évoquent irrésistiblement une notice Wikipedia, montrer des corps nus avec un bon goût irréprochable.
Il fut un temps – les années 1960 – où la démarche du réalisateur autrichien Dieter Berner aurait pu se fondre dans la masse des cinéastes conformistes qui s’essayaient à choquer le bourgeois, mais aujourd’hui, sa démarche apparaît extraordinairement désuète.
Démêlés avec la justice
Tout est énoncé, rien n’est mis en scène : ni la succession des compagnes et modèles, ni les démêlés avec la justice (Schiele fut accusé puis acquitté de pédophilie, s’en tirant avec une condamnation pour pornographie), avec pour viatique visuel une image douce qui voudrait faire oublier les limites matérielles de la reconstitution historique.
Film autrichien de Dieter Berner. Avec Noah Saavedra, Maresi Riegner, Valerie Pachner (1 h 49). Sur le Web : www.bodegafilms.com/film/egon-schiele et www.alamodefilm.de/medium/detail/egon-schiele.html