Washington et Séoul d’accord pour renforcer la défense sud-coréenne
Washington et Séoul d’accord pour renforcer la défense sud-coréenne
Le Monde.fr avec AFP
Après le tir par Pyongyang d’un missile au-dessus du Japon, Donald Trump a donné son accord de principe pour l’achat par Séoul d’équipements militaires américains.
Le président sud-coréen Moon Jae-in, à Séoul le 17 août. / Jung Yeon-Je / AP
Washington et Séoul se sont mis d’accord, vendredi 1er septembre, pour renforcer les capacités de la Corée du Sud en matière de missiles, quelques jours après le lancement par la Corée du Nord d’un missile balistique au-dessus du Japon.
Le président américain Donald Trump et son homologue sud-coréen Moon Jae-in ont eu un entretien téléphonique portant sur « le comportement déstabilisant et porté à l’escalade » de la Corée du Nord, a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué. « Les deux dirigeants ont décidé de renforcer notre alliance par la coopération dans le domaine de la défense et de renforcer les capacités de défense de la Corée du Sud. »
« Le président Trump a donné son accord de principe pour l’achat prévu par la Corée du Sud d’équipements militaires américains d’une valeur de plusieurs milliards de dollars », a ajouté la présidence américaine.
Réviser la directive sur les missiles sud-coréens
Rendant compte de la conversation, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, citant le porte-parole de la présidence sud-coréenne, a indiqué que MM. Trump et Moon étaient « parvenus à un accord de principe pour réviser la “directive en matière de missiles” dans la mesure souhaitée par la partie sud-coréenne ».
Actuellement, aux termes d’un accord bilatéral de 2001 entre Séoul et Washington, la Corée du Sud est autorisée à détenir des missiles balistiques d’une portée de 800 kilomètres et portant une charge utile de 500 kilos. Elle veut que la charge utile maximale soit doublée et portée à 1 000 kilos.
Lors d’une conversation précédente avec M. Trump, le président Moon avait souhaité un assouplissement des limites régissant les capacités de Séoul dans le domaine des missiles. Le Pentagone a déclaré qu’il examinait « activement » la possibilité d’une telle révision.
Des voix se sont par ailleurs élevées en Corée du Sud pour que Séoul se dote d’armes nucléaires afin de pouvoir se défendre face à la Corée du Nord et ses programmes nucléaire et balistique. La Corée du Sud, où 28 500 militaires américains sont déployés pour défendre le pays, n’a pas le droit de détenir des armes nucléaires, aux termes d’un accord sur l’énergie nucléaire qu’elle a signé en 1974 avec Washington. L’accord assure en contrepartie à Séoul un « parapluie nucléaire » américain contre d’éventuelles attaques.
Ramener Pyongyang à la table de négociation
Toujours selon l’agence Yonhap, MM. Trump et Moon ont réaffirmé lors de leur entretien de vendredi la nécessité de ramener Pyongyang à la table de négociation en lui imposant des sanctions et une pression maximales.
M. Trump avait toutefois déclaré après le dernier essai de missile de la Corée du Nord que discuter avec Pyongyang n’était « pas la réponse ».
La tension entre Pyongyang et Washington, déjà très élevée après une série d’essais de missiles, s’est encore renforcée après le lancement par la Corée du Nord d’un missile balistique de portée intermédiaire Hwasong-12 qui a survolé le Japon avant de s’abîmer dans le Pacifique.
Le numéro un nord-coréen, Kim Jong-un, a de plus averti que ce lancement, qui a été condamné à travers le monde, n’était qu’un « lever de rideau » et que d’autres allaient suivre. M. Kim a déclaré que les forces nord-coréennes prenaient « des contre-mesures déterminées » contre les manœuvres conjointes annuelles menées par les forces sud-coréennes et américaines, que Pyongyang considère traditionnellement comme des préparatifs à une éventuelle invasion de son territoire.