Japon : premier feu vert depuis 2011 pour le redémarrage de réacteurs nucléaires Tepco
Japon : premier feu vert depuis 2011 pour le redémarrage de réacteurs nucléaires Tepco
Le Monde.fr avec AFP
Aucun réacteur de la société n’avait été autorisé à rouvrir depuis la catastrophe de Fukushima, dont l’opérateur est considéré comme responsable.
Les deux tranches qui vont être remises en service appartiennent à la centrale de Kachiwazaki-Kariwa (ici en décembre 2013), la plus puissante du pays avec 7 réacteurs. Elle avait été totalement arrêtée après avoir été endommagée par un séisme dans la région de Niigata en 2007. / RECOQUILLE-BRESSION / AFP
L’autorité japonaise de régulation nucléaire a annoncé, mercredi 27 décembre, avoir donné son feu vert définitif à Tepco pour redémarrer deux de ses réacteurs au Japon. C’est une première pour l’opérateur énergétique depuis la catastrophe de Fukushima, en 2011, dont il est considéré comme responsable.
Cette approbation, après plusieurs semaines d’audiences publiques, vient confirmer un aval préliminaire de la même autorité début octobre. Elle revient à décréter que les deux réacteurs en question remplissent les nouvelles normes nationales de sûreté nucléaire, renforcées depuis le désastre de la centrale atomique de Fukushima Daiichi, opérée par Tepco, le plus grave accident nucléaire au monde depuis Tchernobyl en 1986.
Ces deux réacteurs à eau bouillante (REB ou BWR en anglais) sont du même type que ceux de Fukushima. C’est aussi la première fois que des réacteurs de cette catégorie sont autorisés à redémarrer dans le pays depuis 2011. Dotées d’une forte capacité, de 1 356 mégawatts chacune, les deux tranches concernées par ce feu vert sont situées dans une autre centrale nucléaire de Tepco, à Kachiwazaki-Kariwa, dans la préfecture de Niigata, au nord-ouest du Japon.
Cette centrale, la plus puissante du pays avec 7 réacteurs, avait été totalement arrêtée après avoir été endommagée par un séisme dans la région de Niigata en 2007. Son redémarrage a ensuite été reporté en raison de son besoin de mise en conformité avec les nouvelles exigences de sûreté nucléaire après 2011.
14 réacteurs destinés à la fermeture
Cependant, le redémarrage des tranches 6 et 7 de Kachiwazaki-Kariwa devrait prendre des années, car Tepco doit encore obtenir le consentement des autorités locales. Or le gouverneur de la préfecture de Niigata, élu en 2016 pour un mandat de quatre ans, est connu pour avoir des réserves quant au redémarrage de cette centrale nucléaire.
Tepco va poursuivre ses actions d’information auprès des riverains de la centrale pour répondre à leurs inquiétudes, a déclaré mardi un porte-parole du groupe à l’Agence France-Presse.
Actuellement, seulement 5 réacteurs sont en service au Japon, tous de types à eau pressurisée (REP ou PWR), sur un parc de 54 unités avant la catastrophe de Fukushima.
Du fait des nouvelles normes de sécurité gonflant considérablement les coûts pour les relancer, 14 réacteurs nucléaires japonais sont désormais voués à être définitivement mis hors service, après la décision la semaine dernière de l’opérateur Kansai Electric Power de ne pas solliciter la prolongation en 2019 de deux réacteurs vieillissants de sa centrale de Oi, dans la région de Fukui, à l’ouest.