Hult Business School, campus britannique très doré
Hult Business School, campus britannique très doré
Par Jean-Claude Lewandowski
Avec des sites à Londres et ses environs, mais aussi aux Etats-Unis et à Dubaï, l’école de commerce attire des étudiants du monde entier. A condition qu’ils en aient les moyens.
Le campus londonien de Hult Business School. | Hult Business School
Typiquement anglo-saxon, l’exemple de Hult Business School confirme que l’enseignement supérieur – en particulier celui du management – est entré de plain-pied dans l’ère de la mondialisation. Qu’il est devenu à la fois un enjeu économique (un « marché ») et un outil d’influence pour les Etats. Telle est la nouvelle donne, au moins pour une partie des acteurs.
Ce que propose Hult ? D’abord des conditions d’études sans équivalent : un campus entièrement rénové, au cœur de Londres, flanqué d’une résidence confortable de 360 chambres et studios. Et aussi, à une heure de voiture, en pleine campagne, un petit bijou de monastère du Moyen Age, avec ses boiseries, son escalier monumental et son immense parc arboré. Ce cadre de vie se paie cher : 32 000 livres par an, soit plus de 34 500 euros.
Economie solidaire
En ajoutant l’hébergement, les fournitures, l’assurance et diverses autres dépenses, la facture pour une année approche 60 000 euros. Des tarifs qui n’empêchent pas Hult d’attirer des étudiants du monde entier. Et parmi eux, chaque année, une vingtaine ou une trentaine d’étudiants français. C’est que l’école peut jouer à fond sur quatre arguments.
Le premier atout de Hult est, bien sûr, l’attrait de Londres. « Cette ville est une porte ouverte sur l’Europe et le monde, un carrefour d’opportunités, s’enthousiasme Ronan Gruenbaum, le doyen. On y parle 300 langues, on y trouve les plus beaux musées… » Ajoutez l’atout de la langue anglaise dans l’univers des affaires. Aussi l’accent est-il mis sur la dimension multiculturelle de l’école : on y recense 128 nationalités, on y parle 80 langues. Et le corps professoral est lui-même très international.
Deuxième atout de Hult : un enseignement très concret, fondé sur les projets. « Les étudiants travaillent avec des entreprises, planchent sur des études de cas, et le travail de groupe occupe une place de choix », souligne Ricardo Reinoso, directeur du bachelor. La plupart des enseignants ont d’ailleurs une double expérience, académique et industrielle. L’école bénéficie aussi d’un soutien de poids : celui de la Fondation Bill Clinton, qui l’aide à organiser chaque année un concours de projets d’étudiants autour de l’économie solidaire. Avec plusieurs dizaines de milliers de participants, le « Hult Prize » est devenu l’une des premières compétitions étudiantes au monde.
Troisième point fort, le suivi des élèves. « Ici, c’est comme une deuxième famille, raconte Claire Bourgeois, une Française de 20 ans, en 3e année du bachelor. Les profs nous connaissent tous, on peut les solliciter à tout moment, et l’ambiance est très chaleureuse. On peut se faire des amis du monde entier. » Des groupes de soutien sont organisés pour ceux qui peinent à suivre. Hult entend ainsi offrir à ses étudiants « un voyage académique » et « une véritable transformation » personnelle. « L’accent n’est pas mis sur les diplômes, mais sur la façon dont les élèves progressent, poursuit Ronan Gruenbaum. Nous cherchons à les faire sortir de leur zone de confort, mais sans les pousser jusqu’au stress, et en les accompagnant pas à pas. »
Le tout, enfin, est servi par un marketing de choc. Hult entend former « les leaders de demain, ceux qui veulent voyager, expérimenter, faire du business dans le monde entier… », énumère Ronan Gruenbaum devant un parterre de parents et de candidats. « Bienvenue dans notre école de futurs leaders, d’entrepreneurs talentueux et d’esprits créatifs », souhaite de son côté Jannicke Roos, chargée des programmes de 1er cycle, en accueillant ses nouveaux élèves.
Des fragilités aussi
Côté programmes, Hult mise avant tout sur le bachelor en trois ou quatre ans. Un second bachelor est proposé en deux ans seulement, sur quatre pays. L’école recrute ainsi dans le monde entier au niveau bac. Puis les élèves peuvent poursuivre en master ou en MBA. Le campus londonien est surtout destiné à la formation initiale tandis que l’ancien monastère est réservé au MBA et aux formations pour dirigeants. Mais Hult dispose d’autres campus, à Boston et San Francisco, ainsi qu’à Dubaï. La sélection s’opère sur le niveau académique, mais aussi sur « la motivation pour le business », la curiosité, le leadership, les activités extrascolaires… Et un bon niveau d’anglais est exigé. Environ 50 % des candidats sont acceptés.
Créée en 1964 par le cabinet d’audit-conseil AD Little pour enseigner le management, l’école est devenue en 2003 Hult Business School, puis elle a fusionné en 2015 avec Ashridge Business School. Rachetée il y a deux ans par le groupe Education First (EF), un des leaders mondiaux de l’enseignement des langues, Hult vient de recevoir l’accréditation AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business) après celle de l’AMBA (Association of MBAs), mais elle n’est pas accréditée Equis (European Quality Improvement System).
Reste que ce modèle comporte aussi ses fragilités. D’abord son coût élevé, bien sûr, qui réserve l’inscription à des étudiants de milieux très aisés. Ensuite le Brexit, qui menace l’attractivité de l’ensemble des établissements du Royaume-Uni. Enfin, l’élection de Trump et ses velléités anti-immigration peuvent freiner l’enthousiasme des étudiants internationaux pour les Etats-Unis, où l’école est très présente.
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