En Autriche, 20 000 manifestants contre la coalition gouvernementale incluant l’extrême droite
En Autriche, 20 000 manifestants contre la coalition gouvernementale incluant l’extrême droite
Le Monde.fr avec AFP
La mobilisation est la première de cette ampleur depuis l’installation du gouvernement de Sebastian Kurz il y a un mois.
La manifestation du 13 janvier était organisée à l’appel d’organisations de gauche et de la mouvance antiraciste. / Ronald Zak / AP
Dans les rues de Vienne, une manifestation d’ampleur inattendue s’est tenue, samedi 13 janvier, contre la coalition entre la droite et l’extrême droite au pouvoir depuis près d’un mois en Autriche. Les manifestants reprochent aux nouvelles autorités ses positions sur l’immigration et son programme social.
Sous le mot d’ordre « comité d’accueil de la nouvelle année », 20 000 manifestants, selon la police, ont formé un long cortège dans le centre ville à destination du quartier des ministères. Du côté des organisateurs, qui tablaient sur quelque 10 000 participants, les estimations variaient de 25 000 à plus de 50 000 personnes.
Dirigé par le jeune conservateur Sebastian Kurz, vainqueur à 31 ans des élections du 15 octobre, le nouveau gouvernement autrichien formé mi-décembre a intégré six ministres d’extrême droite à des postes clés, dont Heinz-Christian Strache, chef du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) et vice-chancelier.
« S’il vous plait, pas encore »
Organisée à l’appel d’organisations de gauche et de la mouvance antiraciste, la mobilisation, première de cette ampleur depuis l’installation du gouvernement, a rassemblé un public de tous âges, dont beaucoup de familles. De nombreux slogans faisaient référence à l’histoire de pays, 80 ans après l’Anschluss, l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie en mars 1938 et la mise en place d’un régime autoritaire fasciste. « S’il vous plait, pas encore », proclamait une pancarte tandis qu’une banderole avertissait : « ceux qui tolèrent Kurz et Strache auraient applaudi 1938 ».
« Plus jamais », dit cette banderole tenue par des manifestants autrichiens, samedi 13 janvier. / Ronald Zak / AP
« Ce que je crains le plus, c’est que ce genre de gouvernement se banalise, devienne la nouvelle norme », confiait à l’AFP Christa, une manifestante de 55 ans, tandis que Tobias Grettica, un Allemand de 47 ans, disait être « inquiet de voir le nationalisme progresser partout, pas seulement en Autriche ».
C’est la deuxième coalition formée entre conservateurs (ÖVP) et FPÖ en Autriche, après une première expérience de gouvernement au début des années 2000. L’alliance des deux partis avaient à l’époque suscité la réprobation internationale et entraîné des sanctions européennes. De nombreuses manifestations avaient eu lieu en Autriche dont les plus massives avaient rassemblé jusqu’à 250 000 personnes.
La nouvelle majorité a recueilli près de 60 % des suffrages aux législatives d’octobre, après dix ans de coalition centriste entre droite et sociaux-démocrates.
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