Carrefour : les salariés inquiets face au plan Bompard
Carrefour : les salariés inquiets face au plan Bompard
LE MONDE ECONOMIE
Les syndicats regrettent d’avoir « appris les détails de la restructuration par voie de presse » et organisent de nouvelles actions de mobilisation.
Si la Bourse a salué, mardi 23 janvier, par une hausse de 3,22 % du cours de l’action Carrefour, le plan de transformation du groupe de distribution, les salariés de l’entreprise et les organisations syndicales s’inquiètent des conséquences sur l’emploi et sur les conditions de rémunération. D’autant qu’un volet de ce plan prévoit la suppression de 2 400 postes au siège et l’abandon de 273 ex-magasins Dia.
Lorsqu’ils avaient rencontré individuellement, durant l’été 2017, le nouveau patron du groupe, Alexandre Bompard, les représentants des salariés avaient reconnu la nécessité d’agir pour rattraper le retard, notamment dans le numérique. A présent, ils s’inquiètent des difficultés qu’ils ont à échanger des informations avec le groupe, ayant « appris les détails de la restructuration par voie de presse », indique Sylvain Macé, délégué syndical CFDT.
Des craintes pour 40 magasins
Une grève a mobilisé mardi, selon ce syndicaliste, 90 % des salariés de l’hypermarché de Château-Thierry (Aisne), l’une des cinq grandes surfaces à basculer en location-gérance dans le plan de transformation.
« Les salariés ont l’impression d’être prisonniers de leur contrat de travail, explique M. Macé. Un salarié moyen en magasin va perdre sur l’année 2 600 euros net, soit deux mois de salaire pour une caissière, en passant de la convention collective de Carrefour à la celle de la branche. Prime d’intéressement, de participation, ticket-restaurant, remises sur achat, perspectives de reclassement dans le groupe… tout cela va disparaître pour les 600 salariés concernés. »
La difficulté que les syndicats disent avoir eue pour obtenir la liste de ces cinq hypermarchés, fin décembre, les laisse craindre que « la cible porte plutôt sur 40 magasins ». La CGT redoute de son côté que les 273 anciens magasins Dia – dont la liste précise n’a pas été dévoilée – ne trouvent pas de repreneur, auquel cas, « près de 2 000 postes supplémentaires sont menacés ».
De nouvelles actions de mobilisation sont envisagées, comme celle du 8 février à l’appel de la FGTA-FO. Les syndicats devaient rencontrer la DRH mercredi, avant la tenue vendredi d’un comité de groupe.