Vue d’ensemble de la nef du Grand Palais à Paris, lors de travaux de restauration en août 2005. / OLIVIER LABAN-MATTEI/AFP

Conséquence des travaux du Grand Palais : de 2021 à 2024, aucun événement ne se tiendra dans la nef. Aucune compétition sportive telle que le Saut Hermès et, ce qui est plus grave, aucune foire : ni Paris Photo ni Foire internationale d’art contemporain (FIAC). D’une seule voix, Sylvie Hubac, présidente de la RMN-Grand Palais, et Jennifer Flay, directrice de la FIAC, assurent que, depuis dix-huit mois, elles cherchent des solutions. Ce qui signifie trouver ou inventer un volume vide et vaste à l’intérieur duquel installer les stands en leur assurant les conditions techniques nécessaires. Sa superficie devrait être de 10 000 m2 au moins : les dernières FIAC, recevant près de deux cents exposants, se sont étendues sur 18 000 m2 au Grand Palais.

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Ce lieu doit aussi être central. La galeriste Jennifer Flay exclut tout retour à la porte de Versailles et tout exil vers La Villette ou Villepinte. « La FIAC n’y survivrait pas, affirme-t-elle. Ce serait annuler tout le travail accompli depuis quinze ans. » Et de rappeler des arguments pratiques : les galeries étrangères, dont la présence est essentielle à l’image de la foire, aiment venir montrer leurs œuvres au centre de Paris, à proximité des grands musées et non loin des palaces et des restaurants étoilés. Autre exigence, en rapport avec les précédentes : ce lieu doit être une « belle chose », et non une structure mobile. « Ce ne serait pas rentable économiquement », fait observer Sylvie Hubac, et, probablement, peu satisfaisant du point de vue de l’architecture.

« C’est un dossier très complexe »

Soit. Mais quoi et où ? « A l’heure actuelle, il n’y a pas de solution finalisée », répond Sylvie Hubac, ce qui revient à ne pas répondre. Mais on finit par apprendre que plusieurs solutions ont été envisagées, puis abandonnées. La plus spectaculaire et imaginative était de construire un pont-esplanade provisoire sur la Seine, sur lequel aurait été érigée la structure nécessaire. Il a fallu y renoncer en raison du coût excessif, regrette Sylvie Hubac. Une autre hypothèse a été d’occuper, place de la Concorde, l’espace dévolu à la grande roue, avec possibilité d’une expansion dans le jardin des Tuileries. Mais des raisons de sécurité et de circulation s’y opposent. Il a encore été question de la gare des Invalides, sans suite non plus.

Et donc ? Seuls deux endroits satisfont aux exigences énoncées : les esplanades des Invalides et du Champ-de-Mars, où se sont tenues, aux XIXe et XXsiècles, les expositions universelles, avec leurs pavillons éphémères et la tour Eiffel, vestige de celle de 1889. Sylvie Hubac n’en dira pas plus : « C’est un dossier très complexe. Il implique la Ville de Paris, les Monuments historiques, la préfecture de police, les riverains des emplacements que nous explorons… » Jennifer Flay conclut sur une note optimiste. « Nous avons encore le temps, les FIAC 2018, 2019 et 2020 seront au Grand Palais, comme d’habitude. Et puis, il faut aussi penser que nous reviendrons dans des espaces modernisés et agrandis. Pour l’instant, nous ne pouvons pas proposer des stands d’une superficie supérieure à 80 m2. A la Foire de Bâle, à Frieze, à Londres, on peut aller jusqu’à 120 et même 150 m2. Dans le nouveau Grand Palais, nous pourrons être à ce niveau. C’est une perspective très excitante. »

Sur le Web : www.fiac.com