Oscars 2018 : « La Forme de l’eau », « Dunkerque » et « 3 Billboards » grands favoris
Oscars 2018 : « La Forme de l’eau », « Dunkerque » et « 3 Billboards » grands favoris
Plusieurs fois nommés dans les catégories principales, ces trois films devraient remporter quelques statuettes dimanche soir à Los Angeles.
Sally Hawkins dans « La Forme de l'eau », réalisé par Guillermo del Toro. / 20TH CENTURY FOX
Hollywood retient son souffle avant la grand-messe des Oscars, dimanche 4 mars à Los Angeles. Une 90e cérémonie qui devrait être marquée par le scandale Weinstein, tandis que l’annonce des nominations, en janvier, a souvent résonné de l’écho du mouvement #metoo.
Certaines stars devraient aussi arborer un pin’s orange représentant le drapeau américain en signe d’opposition aux violences liées aux armes à feu.
Some celebrities attending the Academy Awards will reportedly wear an orange anti-gun violence pin https://t.co/gyDSyngNXC
— NYMag (@New York Magazine)
Animateur de la soirée pour la deuxième fois d’affilée, l’humoriste Jimmy Kimmel a aussi promis que le fiasco de l’année passée, où un mauvais nom avait été annoncé pour l’Oscar du meilleur film – La La Land au lieu de Moonlight –, ne se reproduirait pas.
Trois films font la course en tête : la romance fantastique La Forme de l’eau (treize nominations), le film historique Dunkerque (huit nominations) et le drame satirique 3 Billboards : les panneaux de la vengeance (sept nominations). Suivent Phantom Thread (six nominations) et Lady Bird (cinq). Séance de rattrapage, au cas où vous les auriez manqués cette année.
- « La Forme de l’eau », de Guillermo del Toro
Sally Hawkins et Octavia Spencer dans « La Forme de l’eau », réalisé par Guillermo del Toro. / TWENTIETH CENTURY FOX
Passionné par les figures fantasmagoriques voire carrément monstrueuses, Guillermo del Toro était jusqu’ici connu pour des films comme Hellboy ou Le Labyrinthe de Pan. Avec ses treize nominations, notamment dans les principales catégories, La Forme de l’eau est un conte étrange et enchanteur sur les amours d’une muette et d’une créature amphibie, qui revisite l’histoire de La Belle et la Bête.
La « belle » y est une femme de ménage muette et timide (Elisa, interprétée par Sally Hawkins, qui a appris la langue des signes), employée dans un laboratoire gouvernemental américain ultra-secret pendant la guerre froide. Sa vie bascule lorsqu’elle fait la découverte d’une expérience encore plus secrète et rencontre la « bête », une créature sortie de la mer, condamnée à être dépecée par ceux qui la retiennent, en premier lieu le directeur du laboratoire (Michael Shannon). La rencontre de ces deux solitudes va donner naissance à une histoire d’amour follement poétique, où l’eau jouera un élément essentiel. Elisa va tenter de faire évader la créature, avec l’aide de sa collègue (Octavia Spencer) et de son voisin (Richard Jenkins), deux personnages aussi seuls qu’elle.
- « Dunkerque », de Christopher Nolan
James D’Arcy et Kenneth Branagh dans « Dunkerque », réalisé par Christopher Nolan. / MELINDA SUE GORDON / WARNER BROS / AP
Christopher Nolan a récolté huit nominations pour Dunkerque, son drame magistral sur l’opération « Dynamo », l’évacuation désespérée de l’armée alliée de la plage de Dunkerque en 1940.
Son poussé au maximum, impacts des bombes et des balles sifflant aux oreilles des spectateurs, format plus grand et plus vibrant que nature, couleurs sombres et paysages d’apocalypse, caméra embarquée dans les situations les plus atroces, partition omniprésente d’Hans Zimmer… Nolan joue, en virtuose, de cette approche immersive. Sur terre, sur mer ou dans les airs, il s’agit de faire intimement ressentir au spectateur ce que c’est que d’être un soldat transformé, par la nature des opérations militaires et du terrain, en une cible permanente.
- « 3 Billboards : les panneaux de la vengeance », de Martin McDonagh
Frances McDormand dans « 3 billboards : les panneaux de la vengeance » réalisé par Martin McDonagh. / FOX SEARCHLIGHT / AP
Fort de sept nominations, notamment pour le meilleur second rôle masculin (Sam Rockwell, en tête des paris, et Woody Harrelson) et pour la meilleure actrice (Frances McDormand), ce film met en scène avec beaucoup d’humour noir Mildred, une mère en deuil et en colère qui loue trois panneaux publicitaires pour relancer l’enquête sur le meurtre de sa fille.
La tonalité abrasive du message de Mildred, qui hurle l’horreur des faits pour empêcher que ce crime se perde comme tant d’autres dans le silence et l’oubli, donne à ce début de film une teinte féministe offensive, que renforcent les allégations sur les violences racistes commises dans l’enceinte du commissariat par un certain Dixon (Sam Rockwell).
- « Phantom Thread », de Paul Thomas Anderson
Vicky Krieps et Daniel Day-Lewis dans « Phantom Thread », réalisé par Paul Thomas Anderson. / LAURIE SPAHAM / FOCUS FEATURES / AP
Dans le Londres des années 1950, Phantom Thread raconte l’histoire de Reynolds Woodcock (Daniel Day-Lewis), couturier londonien qui multiplie les conquêtes féminines. Jusqu’à ce qu’il rencontre Alma (Vicky Krieps), une jeune femme à la beauté irrégulière et au léger accent germanique, dans une auberge sur la route qui le mène à son cottage. Woodcock se lance alors dans une cour effrénée, à laquelle Alma répond sans se laisser désarmer.
La jeune femme se lance dans une campagne sans merci pour transformer l’engouement de Reynolds Woodcock en engagement… Magistral dans le rôle du couturier, Daniel Day-Lewis a annoncé qu’il tenait là son dernier rôle à l’écran.
- « Lady Bird », de Greta Gerwig
Pour son premier film derrière la caméra, l’actrice Greta Gerwig dresse le portrait sensible d’une adolescente qui rêve de fuir la Californie et sa relation tumultueuse avec sa mère.
Saoirse Ronan et Laurie Metcalf dans « Lady Bird », réalisé par Greta Gerwig. / UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FRANCE
Christine McPherson (interprétée par la jeune actrice américano-irlandaise Saoirse Ronan), 17 ans, qui se présente sous le nom de « Lady Bird », étudie dans un lycée catholique pour filles de Sacramento. Issue d’une famille de la classe moyenne au milieu d’élèves très aisés, elle passe ses journées avec sa meilleure amie. Sa mère, une infirmière intransigeante qui travaille sans relâche, a peu d’ambition pour sa fille : étudier à l’université du coin, dans le meilleur des cas.
« Lady Bird », elle, rêve de vivre dans « un endroit culturel, comme New York, le Connecticut, le New Hampshire, où vivent les écrivains », quitte à entrer en conflit ouvert avec sa mère. En attendant, elle rejoint l’atelier de théâtre et de comédie musicale de son lycée, où elle flirte avec le petit ami idéal tout en ne perdant pas des yeux Kyle, plus mauvais garçon…
Voici comment sont fabriquées les statuettes des Oscars
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