Le président Vladimir Poutine s’exprime devant son équipe de campagne. / YURI KADOBNOV / AFP

Accuser Moscou d’avoir empoisonné sur le sol britannique l’ex-espion russe Sergueï Skripal est « du grand n’importe quoi », a rétorqué dimanche 18 mars le président Vladimir Poutine, assurant que la Russie avait « détruit toutes ses armes chimiques » et était « prête à coopérer » avec Londres.

« Que quelqu’un puisse penser qu’en Russie quelqu’un se permettrait de faire de telles choses juste avant l’élection et la Coupe du monde de football, c’est absurde, du grand n’importe quoi, cela n’a pas de sens », a déclaré M. Poutine devant la presse après sa victoire à la présidentielle.

Les relations entre la Russie et le Royaume-Uni se sont fortement dégradées depuis l’empoisonnement, le 4 mars, de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille à Salisbury, dans le sud de l’Angleterre. Il a été empoisonné au Novitchok, mis au point par des chercheurs de l’Union soviétique dans les années 1970 et 1980.

Le gouvernement britannique accuse la Russie d’être responsable de cet empoisonnement, ce que nient fermement les autorités russes ; qui dénoncent des « accusations sans fondement ».

La Russie « prête à coopérer »

La passe d’armes diplomatique entre les deux pays s’est d’abord soldée en milieu de semaine par l’annonce de sanctions britanniques contre le Kremlin, et l’expulsion de 23 diplomates russes. Ce à quoi la Russie a répliqué en annoncant l’expulsion de 23 diplomates britanniques.

C’est la première fois que le président russe s’exprime sur cette affaire depuis que Londres a mis en cause Moscou. « La première chose qui me vient à l’esprit, c’est que si un gaz chimique militaire existait, les gens seraient morts sur le coup. C’est évident », a assuré dimanche soir Vladimir Poutine, qui a affirmé avoir été mis au courant de l’affaire par les médias.

« La deuxième chose, c’est que la Russie ne dispose pas de ce type de moyens. Nous avons détruit toutes nos armes chimiques sous la supervision d’observateurs internationaux », a-t-il affirmé.

La Russie est « prête à coopérer » et à « participer aux enquêtes nécessaires », a-t-il déclaré. « Pour cela il faut que la partie d’en face (les Britanniques, ndlr) soit aussi intéressés. Pour l’instant, nous ne le voyons pas ».