Caracas libère un prisonnier américain, faisant un « geste » d’ouverture envers Washington
Caracas libère un prisonnier américain, faisant un « geste » d’ouverture envers Washington
Le Monde.fr avec AFP
Malgré la libération samedi de Joshua Holt, les Etats-Unis vont maintenir leurs sanctions économiques contre le Venezuela « jusqu’au retour de la démocratie ».
Donald Trump a reçu Joshua Holt samedi à la Maison Blanche. / NICHOLAS KAMM / AFP
Le Venezuela parle d’un « geste » d’ouverture en direction de Washington. Emprisonnés pendant près de deux ans à Caracas, un missionnaire mormon américain, Joshua Holt, et son épouse ont été libérés par le gouvernement de Nicolas Maduro et sont arrivés samedi 26 mai aux Etats-Unis.
Cette mesure est intervenue au terme d’une semaine marquée par un durcissement du ton des Etats-Unis qui ont qualifié de « farce, ni libre ni équitable » la réélection du socialiste Nicolas Maduro et imposé de nouvelles sanctions visant à isoler plus encore le régime vénézuélien.
Après le retour de ce compatriote, le vice-président américain Mike Pence a d’ailleurs assuré sur Twitter que les sanctions américaines allaient être maintenues, et ce « jusqu’au retour de la démocratie au Venezuela ». « La politique américaine envers le Venezuela reste inchangée », a renchéri le chef de la diplomatie Mike Pompeo.
Very glad that Josh Holt is now back home with his family – where he has always belonged. Sanctions continue until… https://t.co/eP5ujvgpD0
— VP (@Vice President Mike Pence)
Accusé de participation à un complot
Joshua Holt et son épouse Thamara, qui ont retrouvé leur famille à leur arrivée samedi soir à Washington, ont ensuite été reçus à la Maison Blanche. « Vous avez été très courageux », leur a dit le président Donald Trump, qui le matin avait annoncé lui-même leur libération sur Twitter. « Je suis immensément reconnaissant », lui a répondu M. Holt, tandis que sa mère Laurie adressait ses remerciements au président Maduro.
Missionnaire mormon âgé de 26 ans, Joshua Holt était parti au Venezuela en juin 2016 pour y épouser une jeune femme qu’il avait rencontrée sur Internet. Peu de temps après, le couple avait été arrêté, accusé de participer à un complot armé pour déstabiliser le gouvernement Maduro, ce qu’il a toujours démenti.
Le ministre vénézuélien de la communication, Jorge Rodriguez, a insisté samedi sur les accusations de délits « liés à l’espionnage, à la violence ». Mais il a également souligné que la libération du couple Holt entrait dans le cadre « d’efforts pour entretenir un dialogue respectueux » entre Caracas et Washington.
Cette libération intervient au lendemain d’une rencontre surprise à Caracas entre l’influent sénateur américain Bob Corker, président républicain de la commission des relations extérieures, et le président socialiste Nicolas Maduro, qui vient d’être réélu pour un deuxième mandat. Ce dernier a tweeté vendredi plusieurs photos et vidéos de leur rencontre, affirmant que son pays recevrait « quiconque désire dialoguer ».
Acabo de sostener una importante reunión con Bob Corker, presidente del Comité de Relaciones Exteriores del Senado… https://t.co/lhWSxO1N6X
— NicolasMaduro (@Nicolás Maduro)
La libération d’opposants
Joshua Holt était apparu à la mi-mai dans des vidéos filmées dans un centre de détention des services de renseignement et diffusées par des membres de l’opposition vénézuélienne qui réclamaient la libération des prisonniers. « Voilà deux ans que j’implore mon gouvernement. Ils disent être mobilisés mais je suis toujours là. Et à présent ma vie est menacée », disait-il.
Jeudi, après avoir prêté serment comme président réélu devant l’Assemblée constituante, formée uniquement de ses partisans, Nicolas Maduro avait proposé de libérer des opposants incarcérés pour « surmonter les blessures laissées par les manifestations, les conspirations ».