Experts de l’ONU tués en RDC : le procès reprend après dix mois de suspension
Experts de l’ONU tués en RDC : le procès reprend après dix mois de suspension
La Suédo-Chilienne Zaida Catalan et l’Américain Michael Sharp, qui enquêtaient sur des fosses communes, ont été tués en 2017 dans la province du Kasaï central.
Le procès des assassins présumés de deux experts des Nations unies et de leurs accompagnateurs, en mars 2017, a repris lundi 27 août en République démocratique du Congo (RDC), après dix mois de suspension. Treize des 26 prévenus ont comparu devant une juridiction militaire à Kananga, dans la province du Kasaï central (centre), ont indiqué les greffiers et les avocats de la défense à un correspondant de l’AFP.
Parmi eux figurent deux nouveaux prévenus, dont le chef du village de Moyo Musuila, où les deux jeunes experts ont été tués le 12 mars 2017, selon ces mêmes sources. Les deux hommes sont poursuivis pour « crimes de guerre par mutilation », rapporte la radio onusienne Okapi. « Le chef de village nie toute participation à ce crime. Il met en cause l’autre prévenu, qu’il a présenté comme le chef milicien qui a installé le mouvement Kamuina Nsapu dans son village en 2017 », selon la radio onusienne.
L’audience a été renvoyée à jeudi. Il s’agissait de la première audience depuis la suspension du procès, fin octobre.
Plus de 3 000 morts
La région du Kasaï a basculé dans la violence en septembre 2016, un mois après la mort du chef coutumier mystico-religieux Kamuina Nsapu, tué par les forces de sécurité. Les violences des forces de sécurité et des milices Kamuina Nsapu ont fait plus de 3 000 morts, d’après l’Eglise catholique, et un million de déplacés, selon les Nations unies.
Les deux experts, la Suédo-Chilienne Zaida Catalan, 36 ans, et l’Américain Michael Sharp, 34 ans, enquêtaient sur des fosses communes. Ils ont été tués par des miliciens Kamuina Nsapu, selon le gouvernement congolais, qui affirme tout ignorer de leur déplacement. En décembre 2017, une enquête de deux journalistes présents dans le Kasaï au moment des faits pour Radio France internationale (RFI) et l’agence Reuters indiquait que des agents de l’Etat congolais avaient participé à l’organisation de leur mission.