Russie : Poutine assouplit finalement sa réforme contestée des retraites
Russie : Poutine assouplit finalement sa réforme contestée des retraites
Face aux manifestations qui rassemblaient des milliers de Russes, Vladimir Poutine a annoncé mercredi son intention d’assouplir son projet de loi.
Vladimir Poutine, le 29 août, au cours de son intervention télévisée. / Alexander Zemlianichenko / AP
Vladimir Poutine a, finalement, décidé de reculer. Face aux manifestations, le président russe a annoncé, mercredi 29 août, au cours d’une adresse télévisée à la nation un assouplissement de l’impopulaire réforme des retraites.
A l’issue d’un long exposé défendant le projet, actuellement examiné par le Parlement, M. Poutine a notamment proposé d’augmenter l’âge de départ pour les femmes à 60 ans (au lieu de 63 dans le texte initial), arguant qu’il serait « incorrect » de faire autrement. L’augmentation de l’âge de départ à la retraite pour les hommes reste inchangée à 65 ans.
Le président russe a également accepté un départ anticipé pour les mères de famille nombreuse et la mise en place de sanctions pénales pour les entreprises licenciant des employés proches de l’âge de la retraite.
Cette réforme des retraites, annoncée mi-juin soit le jour de lancement de la Coupe du monde de football qui a eu lieu en Russsie, a provoqué de nombreuses manifestations dans tout le pays et a rassemblé des milliers de Russes.
Espérance de vie à 66 ans
Le projet de loi approuvé en première lecture envisageait jusque-là d’augmenter progressivement l’âge de départ à la retraite – une première en Russie depuis près de quatre-vingt-dix ans – à 63 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes, contre 55 et 60 actuellement. Mais les opposants de la réforme estiment que les Russes, dont l’espérance de vie est de 66 ans, ne pourront plus profiter de leur retraite.
Mais durant son intervention télévisée, mercredi, Vladimir Poutine a tenu à défendre ce projet de loi. « Sur le long terme, si nous faisons preuve d’hésitation aujourd’hui, cela peut menacer la stabilité de la société et la sécurité du pays », a-t-il expliqué. Sans réforme, « nous détruirons tôt ou tard nos finances, nous serons contraints de nous empêtrer dans les dettes ou d’imprimer de l’argent sans provision, avec les conséquences qui en découlent : hyperinflation et hausse de la pauvreté », a poursuivi le président russe.