Aux Pays-Bas, un tribunal refuse de rajeunir de vingt ans un sexagénaire
Aux Pays-Bas, un tribunal refuse de rajeunir de vingt ans un sexagénaire
Les juges dénoncent les « conséquences juridiques et sociales indésirables » qu’entraînerait une telle décision, par ailleurs non autorisée par la loi.
Se présentant comme un « gourou de la positivité », Emile Ratelband soigne sa présence médiatique et multiplie les coups d’éclat. / PETER DEJONG / AP
Emile Ratelband ne rajeunira pas de vingt ans. La demande du Néerlandais de 69 ans, qui souhaitait modifier son âge légal, a été refusée lundi 3 décembre par le tribunal d’Arnhem, dans le sud-est des Pays-Bas.
L’homme qui se décrit comme un « gourou de la positivité », un prophète, voire « un jeune dieu », multiplie les coups d’éclat. Il affirme être « victime de discriminations », aussi bien sur le marché de l’emploi qu’en amour, d’où sa requête pour voir sa date de naissance passer du 11 mars 1949 au 11 mars 1969 dans son passeport.
Pas « d’argument valide »
« Nous pouvons aujourd’hui choisir notre travail, genre, orientations politique et sexuelle. Nous avons même le droit de changer de nom. Alors pourquoi ne pas avoir le droit de changer d’âge ? », avait interrogé le coach personnel « spécialisé dans le développement de la conscience de soi » lors d’une audience devant les juges.
Selon le médecin de M. Ratelband, l’âge biologique du sexagénaire se situe entre 40 et 45 ans, avait affirmé le père de famille célibataire au début de novembre.
« La cour reconnaît la tendance dans la société à ce que les gens se sentent de plus en plus longtemps en forme et en bonne santé, mais ne voit pas cela comme un argument valide pour modifier la date de naissance de quelqu’un », a précisé le tribunal dans un communiqué.
« M. Ratelband est libre de se sentir vingt ans plus jeune que son âge réel et d’agir en conséquence. Mais modifier sa date de naissance ferait disparaître vingt ans de dossiers des registres de l’état civil », a argué le tribunal. « Cela entraînerait toutes sortes de conséquences juridiques et sociales indésirables », ont précisé les juges, ajoutant que la loi et la jurisprudence néerlandaise ne le permettaient pas.